L’ancienne basketteuse est ambassadrice et membre du conseil d’administration de Paris 2024.
Saisi par les organisateurs des JO de Paris, le Comité d’éthique a préconisé, lundi 11 décembre, l’exclusion de l’ancienne basketteuse Emilie Gomis de son rôle d’ambassadrice de l’événement. Elle s’était positionnée contre Israël dans la guerre contre le Hamas dans une publication sur Instagram en octobre dernier. L’ancienne basketteuse a fait savoir mardi qu’elle ne comptait pas « démissionner » et ses avocats écrivent, dans un communiqué, que la sportive « n’a aucun moment été invitée à s’expliquer » avant la décision du Comité d’éthique.
Deux jours après les attaques perpétrées par le Hamas en Israël le 7 octobre, Emilie Gomis avait publié un message dans lequel on pouvait voir des cartes de France de 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles le drapeau tricolore recouvrant le territoire français est progressivement remplacé par le drapeau israélien, avec cette question: « Que feriez-vous dans cette situation ? ». Cette illustration, restée en ligne 24 heures, « fait clairement référence à des événements concernant l’Etat d’Israël et la Palestine, en particulier la bande de Gaza, notamment le plan de partage de la Palestine par l’Organisation des Nations-Unies en 1947, la guerre des Six jours et le vote de la résolution 242 du conseil de sécurité des Nations unies en 1967 », a rappelé le Comité d’éthique. « La publication peut en outre être légitimement interprétée comme suggérant que la France de 2023, dont la carte est dominée par l’étoile de David, est, elle aussi, ‘envahie par les Juifs’« , ajoute l’instance.
Le comité d’organisation doit désormais prendre une décision
Critiquée, Emilie Gomis a fini par présenter ses excuses sur Instagram le 3 décembre « auprès de ceux qui se sont sentis blessés », ajoutant: « Les accusations d’antisémitisme auxquelles je fais face sont en totale contradiction avec les valeurs qui m’ont été inculquées et celles que le sport m’a enseignées ». Pour le comité d’éthique, ces excuses « ne sont pas de nature à atténuer, en l’espèce, la gravité du manquement relevé », d’autant que si « elle concède ‘une forme de maladresse’ […] elle ne répudie pas la teneur de cette publication ». Conformément à la Charte d’éthique de Paris 2024, ses membres et salariés se doivent « de respecter le devoir de réserve dans leur expression publique ».
Il revient désormais au Comité d’organisation des Jeux de prendre la décision de résilier ou pas le contrat de la vice-championne olympique avec les Bleues en 2012, également membre du conseil d’administration de Paris-2024.