Pour une diplomatie d’émergence au Sénégal. Par Abdoulaye Ndao 

«Si claire est l’eau de ces bassins, qu’il faut se pencher longtemps au dessus pour en comprendre la profondeur». André Gide

Trois logiciels pour une diplomatie d’émergence (Contribution)
L’émergence est une conception qu’une société se fait de son avenir, de ce qu’elle y imagine, de ce qu’elle en souhaite, de ce qu’elle y refuse ; permettre notre émergence , c’est donc déterminer clairement les orientations politiques, économiques, diplomatiques, culturelles, éducatives qui doivent être érigées en  une vision partagée, des projets structurants à mettre en œuvre et des investissements productifs à faire.
La pensée stratégie est plus généreuse que la tactique !
Le premier est soucieux des générations futures et de leur rôle historique, la tactique elle s’intéresse au présent et aux prochaines élections.
Les populations migreront davantage des campagnes vers les villes , ce qui suscite la croissance d’agglomérations urbaines gigantesques avec des conséquences sur le cadre de vie des populations, bien être, chômage, insécurité, infrastructures de transports et d’évacuation de d’électricité, d’eau potable, d’eau usé, de dispositifs de traitements et de rejets des déchets.
Les projets et programmes du chef de l’Etat (PUDC, PUMA, PROMOVILLES,TER, CMU etc.) constituent des réponses dynamiques et opportunes à ces défis de notre temps.
Sous l’impulsion de son Excellence Monsieur le Président de la République, Maître Sidiki kaba, Ministre des Affaires Etrangères et des sénégalais de l’extérieur propose trois logiciels de gestion de notre politique sur la scène international à savoir : « diplomatie de bon voisinage, diplomatie de développement économique, diplomatie de souveraineté ».
Diplomatie de bon voisinage, diplomatie économique, diplomatie de souveraineté
Pour sa première tournée en Afrique au lendemain de sa nomination comme ministre des Affaires étrangères,  Maître Sidiki a choisi symboliquement  la pédagogie  de la proximité qui retrouve tout  son sens  et redonne à notre pays son statut de « puissance diplomatique » sous-régionale.
Gestion collégiale après un décèlement  précoce des menaces.
Le combat pour l’émergence ne saurait ignorer la structure du monde actuel et la complexité des menaces qui guettent l’avenir du continent. 
Bouleversements climatiques, raréfaction des ressources, extrémisme sous toutes ses formes, dégradation des sols, explosion démographique des les zones urbaines sont autant de défis qui interpellent gouvernants et gouvernés. 
La gravité et la complexité de ces menaces exigent des perspectives politiques, économiques, culturelles qui intègrent la pensée stratégique basée sur des mécanismes d’intégration. D’où l’urgence pour nos pays de refuser « les chevauchés individuelles ».
S’attaquer aux germes est plus facile, plus simple ; exigent moins d’efforts, d’énergies et de ressources. Par conséquent, le décèlement précoce des défis et menaces peut fournir à l’approche anticipative, un espace d’élucidation approprié.
Ce qui est perçu maintenant comme dangereux ne l’était pas hier et ne le sera pas demain ; les entités qui nous menacent aujourd’hui étaient à l’état de germes.
Par conséquent, la stratégie de sécurité des pays Africains doit avoir comme fondement l’alerte précoce qui s’intéresse au bourgeon dès qu’il éclot ; appréhender la racine des problèmes est la seule alternative. D’où la pertinence de notre diplomatie de bon voisinage.
Notre model multiconfessionnel à majorité musulmane est un exemple de paix et de coexistence pacifique qui peut inspirer les autres peuples du monde. Le fait d’avoir été  désigné membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2016-2017 ainsi que membre du Conseil exécutif de l’UNESCO est le fruit  d’une politique étrangère responsable et audacieuse.
Le bilan du 3eme mandat du Sénégal au conseil de sécurité des nations unies atteste du leadership confirmé de notre pays sur plusieurs questions de sécurité du monde. CF les 2273 documents consultés par le Sénégal au conseil de sécurité.
Enfin pour ceux qui ne veulent pas voir ou qui ont peur de regarder nous leur disons de méditer sur ces propos de Martin HEIDEGGER :
 « Il y a pire que la cécité, c’est l’aveuglement, qui croit qu’il voit – et qu’il voit de la seule façon possible – quand c’est pourtant cette croyance où il est qui lui bouche toute vue » 

Abdoulaye Ndao

WAADIAL SUNU ELLËG