En Côte d’Ivoire, les électeurs sont appelés aux urnes le 25 octobre 2025 pour désigner leur prochain président. Le pays, fort de 32 millions d’habitants, est dirigé depuis 2011 par Alassane Ouattara, qui brigue cette année un quatrième mandat.
Ouattara officialise sa candidature
Investi début juin par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le président sortant a confirmé le 29 juillet sa participation au scrutin. Arrivé au pouvoir après la crise post-électorale de 2010-2011, qui avait fait 3 000 morts, il a été réélu en 2015 avec 84 % des voix, puis en 2020 avec 94 %, lors d’un scrutin boycotté par une partie de l’opposition.
Ses partisans louent ses performances économiques et sa capacité à maintenir la stabilité du pays, tandis que ses adversaires dénoncent une dérive autoritaire et une violation de la limitation constitutionnelle à deux mandats. Ouattara justifie ses candidatures successives par la révision constitutionnelle de 2016, qui, selon lui, remet à zéro le compteur des mandats présidentiels.
Une opposition affaiblie par des exclusions
Face à lui, plusieurs personnalités se lancent dans la course : Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame, Pascal Affi N’Guessan, ex-Premier ministre, ou encore l’ancien ministre Jean-Louis Billon. Mais quatre figures de poids sont absentes :
- Laurent Gbagbo, ancien président,
- Charles Blé Goudé, son ex-ministre de la Jeunesse,
- Guillaume Soro, ex-Premier ministre en exil,
- Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Les trois premiers ont été radiés de la liste électorale en raison de condamnations judiciaires, tandis que Tidjane Thiam a été écarté pour des questions de nationalité.
Tensions et « front commun »
Ces exclusions ont provoqué des tensions politiques, l’opposition accusant le pouvoir de choisir ses adversaires, ce que dément le gouvernement. En juin, le PDCI et le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo ont annoncé un front commun pour réclamer la réintégration de leurs leaders, une réforme de la Commission électorale indépendante et un dialogue politique.
Certaines voix évoquent déjà des candidatures alternatives, comme celle d’Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI, qui se présente sans l’aval de son parti.