
La région de Nizhny Novgorod dont les universités accueillent 4000 étudiants étrangers, s’impose de plus en plus comme une destination privilégiée pour les ressortissants africains désireux de poursuivre leurs études supérieures en Russie.
La forte présence de communautés étrangères dans les universités locales peut s’expliquer par la diversité des filières, en plus d’un taux d’admission élevé pouvant préjuger de procédures simplifiées.
Cette évolution fait de Nizhny Navgorod et ses quelque 1,7 million d’habitants une région à la croisée des cultures, de plus en plus ouverte au monde et aux étudiants originaires d’Afrique francophone et anglophone, mais aussi d’Asie de l’Est et du Centre.
A trente et un an, Mariama Sow, ressortissante sénégalaise inscrite en deuxième année de doctorat à l’Université Lobatchevski, évoque le “climat social favorable” aux étrangers dans cette région pour justifier sa décision d’avoir rejoint Nizhny Novgorod pour poursuivre ses études supérieures.
La présence de plus en plus importante de communautés étrangères dabs cette région ces dernières années est partie de la Coupe du monde 2018, un évènement de dimension interplanétaire par le biais beaucoup de personnes ont découvert la Russie, y compris des Sénégalais.
C’est le cas d’Aristide Gédéon, étudiant en troisième année de médecine originaire de la République du Congo.
Considérant la Russie comme une terre d’opportunité, il magnifie l’ouverture de ce pays aux étudiants étrangers, pendant que d’autres régions du monde se caractérisent par un durcissent de leurs politiques migratoires.
Aristide Gédéon juge “inespérée” son arrivée à Nizhny Novgorod. “Après plusieurs demandes soumises auprès de plusieurs universités, c’est la leur qui m’a fait une offre”, a-t-il fait dit, avant d’ajouter : “Nizhny est une belle et grande ville, les étrangers y sont épanouis contrairement à ce que l’on pourrait penser”.
“A Nizhny Novgorod on n’a pas peur d’être Noir”
Ces terres constituent avec le temps un melting-pot témoignant de l’ouverture de la Fédération de Russie au monde et à l’Afrique notamment.
“Les tarifs universitaires accessibles contrairement à d’autres pays, les filières innovantes et pertinentes et la sécurité ne font que conforter cette velléité des autorités d’encourager les étudiants internationaux à côtoyer ces foyers d’enseignement supérieur”, confie Johnson Mokatedi, étudiant originaire du Botswana.

“Je n’aime pas les grandes villes comme Moscou ou Saint-Pétersbourg. Donc Nizhny était la région qui répondait le plus à mes critères. C’est un endroit sûr où les gens sont joyeux et chaleureux, ici, on n’a pas peur d’être Noir”, ajoute-t-il.
Pour Grace Ibu, étudiante inscrit dans une université de Mordovie, une République autonome de la Fédération de Russie, “venir à Nizhny est un plaisir car la vie y est bonne”.
“La région accueille nombre de compétitions internationales en matière d’éducation et de science. C’est un véritable terrain où l’excellence est valorisé et soutenu”, ajoute-t-il
Une intégration souvent difficile mais pas impossible
Il arrive toutefois que la barrière linguistique oblige à une certaine réserve.
“Les Russes ne sont pas le genre à faire le premier pas vers les étrangers. C’est au fur et à mesure que les interactions se font assent et la méfiance s’estompe. L’intégration peut certes être difficile mais pas impossible”, relève un ressortissant de la République démocratique du Congo.
Pour le zambien Monabongo, la Russie, en général, dispose d’un “très bon système éducatif” doublé d’un environnement favorable à la réussite scolaire.
“C’est un pays très compétitif sur ce plan, et en dehors de cela, l’entreprenariat est grandement encouragé ici, d’où les multiples programmes donnant l’opportunité aux jeunes de trouver leur voie”, dit-il, estimant que “la compréhension des valeurs russes facilite l’intégration des étrangers”.

Le système éducatif russe attire de plus en plus les étrangers, notamment les étudiants originaires d’Asie et d’Afrique, explique Aleksandr Nizo, chef de méthodologie d’un des centres éducatifs fédéraux.
Selon lui, le choix porté sur la Russie par un nombre toujours plus important d’étudiants étrangers pour leurs études supérieures implique pour le pays d’accueil “beaucoup de responsabilités et d’objectifs à atteindre”.
“Le premier objectif est lié à la qualité de l’enseignement, car ce sont les compétences acquises au cours de leur séjour universitaire ici qu’ils mettront à profit de retour chez eux. Le deuxième point c‘est la socialisation des étudiants, nous y tenons énormément compte dans nos politiques éducatives. Et en dernier lieu, nous faisons en sorte de les familiariser avec le pays avec des semestres organisés dans différentes villes en plus de séquences d’immersion”, a–t-il détaillé.

Aleksandr Nizo considère qu’il essentiel, pour l’intégration des étudiants étrangers, de comprendre les valeurs qui fondent la société russe.
S’agissant de l’insertion professionnelle de ceux désirant s’installer dans leur pays d’accueil, “elle peut se faire avec la condition d’une preuve d’excellence indiscutable et d’une maitrise parfaite de la langue russe”, explique-t-il