Selon Le Robert, est un « demi-dieu ; homme célèbre divinisé (dans l’Antiquité) ». Il est aussi « celui qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire ». Sadio Mané est un dieu des terrains de football. Plus qu’un demi-dieu. Il est un héros dont le courage, l’abnégation, la bravoure forcent le respect. L’homme est tout simplement excellent.
On pourrait l’appeler sans aucune exagération « Son Excellence » ! Son Excellentissime ! Tellement, il représente dignement sa patrie, tout un continent dans le meilleur championnat du monde. En inscrivant son centième but samedi dernier, il s’installe dans l’histoire. Il y était déjà en gagnant notamment la Champions league en 2019 après une finale perdue en 2018.Avec ce but Ô combien symbolique lors du succès de Liverpool à Watford (0-5), le numéro 10 des Reds, devient le troisième Africain à atteindre cette barre des 100 buts.
L’ Ivoirien Didier Drogba, l’Egyptien Mohamed Salah sont les premiers à être sur cette « short list » de rêve. Si l’on constate que notre héros est le troisième joueur de l’histoire de la Premier League à y parvenir sans avoir marqué de pénalty, notre fierté devient encore plus grande. Il est le troisième joueur à réussir une telle performance.
Son premier but réalisé en 2012 avec Southampton, il l’avait célébré avec une joie mesurée. Cette retenue qui est sa marque de fabrique, le secret de son succès, de ses succès. Sept ans après, Sadio est aux cimes de sa carrière. S’il n’a gagné ni une coupe d’Afrique ni performé en coupe du monde, il n’en demeure pas moins que ses distinctions individuelles, sont d’une exceptionnalité remarquable. La répétition n’est pas de trop. Son parcours est très peu commun.
De l’AS Génération Foot en 2009, en passant par Metz en 2012, à Red Bull Salzbourg, en Autriche, notre compatriote s’est singularisé par une constance dans la performance. Les buts décisifs accompagnent les passes décisives. L’étape Southampton FC n’aura été qu’une confirmation d’un talent entretenu au prix d’efforts incommensurables, de rigueur et surtout de sérieux. Liverpool la consécration. Meilleur buteur de champ d’Angleterre, en 2019. Sans oublier la finale de la coupe d’Afrique perdue face à l’Algérie en Égypte.
Oui l’enfant de Bambali, né le 10 avril 1992, a fait du chemin. Rien ne lui a été donné n’étant pas né avec une « cuillère d’or dans la bouche » à l’image de beaucoup de ses compatriotes surtout dans sa localité qui manque de tout. Il en est conscient et se donne aujourd’hui pour les siens. Générosité et sens du partage sont ses créneaux. Il en use spontanément. Naturellement.
Leadership transformationnel Sadio Mané est en réalité l’incarnation achevée du leader transformationnel. La construction d’infrastructures sanitaires et éducatives dans son village, illustre assez une telle manière de procéder qui consiste à amèner « les collaborateurs à élargir leurs horizons, à donner du sens à leur action et à voir au-delà de leur propre intérêt pour envisager celui d’autrui et de la collectivité », pour reprendre la définition de Sylvie Deffayet, Professeur de Management, Directrice de la Chaire EDHEC Leadership Development, EDHEC Business School. Sadio voit loin, vise loin, lutte pour atteindre ses objectifs.
Même dans le doute, l’obscurité, la poussière, contre vents et marées, il inspire et rassure. N’est-il pas en train d’influencer ses coéquipiers dans les bonnes œuvres ? Il est toujours au rendez-vous. Dribbles, vitesse, technique. Le regard déterminé et serein. Pour mieux faire, « faire faire ». Pour d’autres triomphes.
Salut le héros! Salut le leader !
MGN
