Le 9 août 2025, la cour criminelle de N’Djamena a condamné l’ancien Premier ministre et leader du parti Les Transformateurs, Succès Masra, à 20 ans de prison ferme et au paiement d’un milliard de FCFA de dommages et intérêts à l’État tchadien.
Il a été reconnu coupable de « diffusion de messages à caractère raciste et xénophobe », « association de malfaiteurs » en lien avec les violences intercommunautaires de Mandakao, et de complicité de meurtre.
Malgré la sévérité du verdict, Masra est resté calme, assurant à ses partisans : « Ne vous inquiétez pas, on se retrouve bientôt. » Ses avocats dénoncent un dossier « vide » et une « instrumentalisation de la justice à des fins politiques ». Ils ont annoncé leur intention de faire appel.
Parmi les 74 coaccusés de l’affaire Mandakao, 64 ont également écopé de 20 ans de prison. Les collectifs de défense parlent d’« injustice criante » et de « honte pour la justice tchadienne ».
L’opposant Max Kemkoye y voit la confirmation d’un « schéma récurrent » visant à éliminer des adversaires politiques. Pour lui, ce verdict est à la fois « une leçon et un défi » pour l’opposition, qui doit « défendre la démocratie ».
À l’inverse, les avocats de l’État et le gouvernement se félicitent de la décision, affirmant que la cour a jugé « en toute sérénité » et que la justice tchadienne reste « libre et indépendante ». Le ministre de la Communication, Gassim Cherif, appelle au respect des décisions judiciaires et rejette toute idée d’ingérence politique dans l’affaire.