La tension est montée d’un cran au Moyen-Orient après les frappes américaines menées contre trois sites nucléaires iraniens, dont celui hautement sécurisé de Fordo. Samedi 21 juin, le président américain Donald Trump a annoncé une « opération très réussie », conduite en coordination avec Israël, au dixième jour d’un conflit ouvert entre l’État hébreu et la République islamique.
Les réactions à cette attaque n’ont pas tardé. Le ministre iranien des Affaires étrangères a accusé les États-Unis d’avoir « fait exploser » toute perspective de dialogue diplomatique. Pour Téhéran, Washington a franchi une « ligne rouge » en ciblant des installations nucléaires sensibles, risquant ainsi une escalade irréversible dans la région.
Malgré la destruction partielle de plusieurs sites, les autorités iraniennes affirment que leur savoir-faire nucléaire « ne peut être détruit ». « Cette industrie est enracinée dans notre nation », a insisté Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique.
En parallèle, l’Iran a lancé de nouvelles frappes contre des cibles israéliennes, causant au moins 86 blessés, selon le ministère israélien de la Santé. Les tensions militaires atteignent désormais un niveau critique, avec un risque d’élargissement du conflit à d’autres puissances régionales.
Sur le plan international, la France tente de relancer les canaux diplomatiques. Emmanuel Macron a appelé dimanche le président iranien Masoud Pezeshkian à la désescalade, à la libération d’otages français, et à la reprise des discussions. Il a également multiplié les échanges avec les dirigeants saoudien, omanais, émirati et qatari.
Le chef du Pentagone, Pete Hegseth, a salué le « succès » de l’opération, baptisée Marteau de minuit, et affirmé que les États-Unis ne visaient « pas un changement de régime ». Sept bombardiers furtifs B-2 ont été mobilisés, tandis que la défense aérienne iranienne est restée silencieuse.
Cette frappe, condamnée par de nombreux responsables internationaux, a été qualifiée de « crime de guerre » par Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise a averti que bombarder des sites nucléaires constitue « un crime contre l’humanité », appelant la France à ne pas s’aligner sur le « duo mortel Trump-Netanyahu ».
Alors que les lignes diplomatiques s’effondrent, un Conseil de défense s’est tenu dimanche à l’Élysée. La communauté internationale, déjà fragilisée par des tensions persistantes au Moyen-Orient, s’inquiète désormais d’un basculement vers un conflit généralisé impliquant plusieurs puissances.