Rapatrier l’espoir, et vite !
Face à la recrudescence des migrations, on ressent un sentiment d’impuissance devant une entreprise si mortelle. Ce phénomène, devenu presque banal au fil des ans, entraîne des pertes humaines insupportables. Des vies disparaissent, laissant derrière elles des familles brisées, notre humanité partiellement engloutie par l’océan.
Politiquement, les sociétés reposent souvent sur des espoirs et des discours construits. L’espoir est une utopie, une vision d’un futur meilleur. Tant qu’on en a, même dans la pauvreté, on s’accroche à la vie. Mais quand on le perd, tout devient possible, souvent au détriment de la vie. Il est crucial de se demander si nous avons perdu cet espoir, qui semble s’être évadé vers des horizons lointains et hypothétiques. Il faut le ramener rapidement !
Selon Françoise Vergès, l’utopie de l’espoir est libératrice, brisant les chaînes d’une existence insoutenable. Elle propose une vision d’un avenir qui n’existe pas encore, mais qui pourrait améliorer la vie humaine. Elle offre un récit alternatif à la mélancolie destructrice, nous projetant vers un avenir prometteur.
Philipe Braud, quant à lui, suggère que l’exercice du pouvoir repose sur deux aspects : des actions concrètes sur la réalité et sur sa perception. Si un gouvernement ne parvient pas à éradiquer la pauvreté, il doit au moins transformer la manière dont les citoyens la perçoivent. L’État doit toujours projeter une image positive, en créant un récit porteur d’espoir, même si la situation actuelle est insatisfaisante.
L’urgence consiste à cultiver l’espoir, à alimenter les imaginaires et les rêves pour continuer à vivre. Le gouvernement actuel, largement soutenu par la jeunesse, porte la responsabilité de contrer cet exode meurtrier de manière efficace. Facilitons la mobilité de nos citoyens à l’international par une diplomatie affirmée. Car voyager enrichit l’homme, le forme à travers la découverte d’autres récits et cultures.
Baba Dieng, étudiant en Science politique, UGB Saint-Louis