L’ambiance promet d’être électrique lors du second synode des évêques sur la famille, qui s’ouvre dimanche 4 octobre au Vatican. Un rendez-vous cher au pape François qui, depuis le début de son pontificat, a laissé entendre, à plusieurs occasions, que l’Église devait savoir répondre aux évolutions du temps sans pour autant s’y conformer.En préparation au premier volet de ce synode, le Vatican avait envoyé courant 2014 des questionnaires sur la pastorale de la famille dans les diocèses du monde entier. Les réponses obtenues révèlent notamment l’écart qui existe entre la doctrine de l’Église et la réalité de la pratique de beaucoup de croyants. Nombreux sont ceux parmi les fidèles qui pensent que l’Église doit évoluer sur ces questions qui divisent les prélats. Mais à l’inverse, les tenants d’un camp conservateur se montrent opposés à tout changement fondamental. Livres, pétitions et colloques fleurissent de part et d’autre pour réclamer un assouplissement ou défendre l’intangibilité de la doctrine.Des débats qui s’annoncent » âpres »Au menu des discussions : divorcés remariés, homosexuels dans l’église, contraception, union libre ou encore mariage mixte. Autant de sujets sur lesquels l’Église est parfois divisée, comme l’a montré le premier synode, en 2014. Des prélats occidentaux, cherchant une réponse à la déchristianisation massive, avaient notamment plaidé pour une tolérance envers les unions libres stables, présentées comme une possible étape vers un mariage religieux en pleine connaissance de cause. Certains avaient même reconnu la valeur du lien pouvant unir des couples homosexuels, jugé au contraire par les conservateurs, comme le cardinal italien Carlo Caffara, comme un « défi lancé par le monde occidental à l’encontre de l’Église ».>> À lire sur France 24 : « Un prêtre polonais révèle son homosexualité la veille du synode sur la famille »À quelques jours de l’ouverture de ce second volet, certains échanges indirects ont donné le ton de la rencontre : le cardinal allemand Walter Kasper, connu pour ses positions progressistes, a ainsi récemment fustigé les conservateurs « fondamentalistes », tandis que le cardinal américain Raymond Leo Burke, représentant d’une ligne conservatrice, dénonçait ceux qui voulaient pousser le pape à « prendre des décisions qui vont contre la vérité du Christ ».Les débats, qui dureront jusqu’au 25 octobre, seront donc « âpres », observe Guy Baret, théologien et auteur du livre, « Le Pape François, le grand malentendu ». Et il faudra compter avec la volonté des évêques africains de peser sur les discussions. « Les évêques africains, appuyés par certains Américains, se sont montrés très conservateurs lors du premier synode l’année dernière. Ils ont le sentiment que le dossier des divorcés remariés ou des homosexuels, sont des problèmes occidentaux et que l’Église ne s’intéresse pas aux difficultés qu’ils rencontrent, eux, en Afrique », explique Guy Baret. Le théologien précise notamment que, dans certains pays d’Afrique, des hommes souhaitant s’assurer de la fécondité d’une jeune fille avant de l’épouser vont préférer vivre avec elle ou avoir des relations sexuelles hors mariage. Certaines jeunes filles se voient, parfois, abandonnées. C’est ce type de question que les prélats africains aimeraient voir abordées.La question des divorcés remariés sera au cœur du synodeLe rapport final du synode de 2014 avait révélé nettement les deux sujets qui fâchent : si l’ensemble semblait consensuel, des paragraphes relativement ouverts sur les divorcés et les homosexuels n’avaient pas obtenu la majorité des deux tiers requise pour être validés. Selon Guy Baret, le cas des divorcés remariés, souvent évoqué par le pape, sera au cœur du synode. Dans une volonté d’assouplissement et d’ouverture envers ces personnes, le souverain pontife a d’ailleurs, début septembre, simplifié et rendu gratuites les procédures de reconnaissance de nullité du mariage. Celles-ci reviennent à dire qu’en raison d’un vice au départ (pressions familiales, immaturité de l’un des jeunes mariés…), le sacrement du mariage n’a jamais eu lieu. Une forme de divorce religieux de facto dont l’obtention, soumise à des conditions précises, reste rare.C’est autour de cette question que réside le conflit principal : le sacrement du mariage religieux étant indissoluble, l’Église ne reconnaît pas le divorce civil et considère un remariage civil comme une infidélité à la première union. Les personnes concernées vivent donc, selon les autorités catholiques, dans une situation d’adultère permanente. Sans être excommuniés, c’est-à-dire exclus de l’Église, les divorcés remariés n’ont plus droit aux sacrements comme la communion ou la confession. Une situation difficilement acceptée par nombre d’entre eux.« Si les divorcés remariés sont autorisés à recevoir la communion, ce serait très important car cela modifierait la doctrine de l’Église », estime le théologien. « On peut difficilement prédire l’issue du synode, mais je pense que le pape ne peut pas rester sur un échec et je m’attends à une évolution, même si elle ne va pas aussi loin qu’on pourrait le penser », explique encore Guy Baret, précisant qu’on pourrait par exemple autoriser les divorcés remariés à communier après un chemin de pénitence, et sous certaines conditions. Une voie déjà exposée par le cardinal Kasper notamment.Le pape pourrait toutefois avoir plus de chances d’obtenir les deux tiers des voix. « Il a récemment renforcé le camp des non-conservateurs, qui lui est favorable, en nommant le mois dernier des nouveaux évêques plus libéraux », ajoute Guy Baret. Quoi qu’il en soit, ce synode, auquel participent également 17 couples, n’a qu’une valeur consultative. « Même s’il n’obtient pas cette majorité des deux tiers, le pape François peut en théorie prendre les mesures qu’il juge nécessaire. Mais c’est peu probable parce qu’il veut donner à son pontificat une allure démocratique ». On devrait connaître les décisions du souverain pontife dans le courant du premier semestre 2016.
RÉGULARISATION MASSIVE EN ESPAGNE : 300.000 IMMIGRÉS PAR AN BÉNÉFICIERONT DES NOUVELLES RÉFORMES DE LA LOI SUR L’IMMIGRATION. Par MOMAR DIENG DIOP
Dans une interview accordée à un média espagnol, Elma Saiz, ministre de l’Inclusion