VEILLE ET PROSPECTIVE : analyse scientifique du discours de Donald Trump avant sa prise de fonction . Par Dr. Moussa SARR

L’analyse scientifique du discours de Donald Trump avant la prise de fonction du nouveau président : un sentiment de revanche en perspective.

Dimanche, jour de repos du sociologue-ouvrier. Journée favorable pour suivre l’actualité et donner son point de vue d’analyste et d’expert en communication publique.

Il est nécessaire de rappeler que le sociologue-ouvrier-expert ès qualité-communication publique est pensionné du gouvernement fédéral canadien à qui il a offert de la qualité en analyse et réponse aux enjeux de l’époque. Dans ce régistre il a travaillé sur les enjeux relatifs au bois d’oeuvre et cette expérience est devenue une base essentielle pour le regard qu’il porte sur les relations avec le voisin.

Aujourd’hui, il partage avec la communautique de Facebook, son point de vue sur le discours actualisé du futur occupant de la Maison Blanche. Une lecture et une analyse qui s’incrit dans la rigueur bachelardienne.

L’analyse scientifique du discours de Donald Trump avant la prise de fonction du nouveau président met en évidence un schéma discursif axé sur le sentiment de revanche. Les citations clés et les thèmes abordés montrent une volonté de redéfinir le statut des États-Unis sur la scène mondiale tout en consolidant un imaginaire nationaliste. Cette rhétorique de revanche, bien que polarisante, constitue un outil puissant pour rassembler une base électorale fidèle et orienter le débat politique vers des questions d’identité et de puissance.

Le discours de Donald Trump, analysé à travers le prisme de ses récentes apparitions publiques et interviews, révèle une récurrence notable d’un sentiment de revanche. Ce ton vindicatif transparaît à la fois dans le choix des mots et dans l’intonation de sa voix, à mesure qu’il aborde divers thèmes allant du Département de la Justice (DOJ) au Canada, en passant par le Mexique et le Canal de Panama. Cette dynamique repose sur une articulation stratégique de griefs accumulés durant son mandat précédent, et elle prépare le terrain pour un retour potentiel à une posture politique dominante. L’élément clé à observer est la manière dont Trump utilise la rhétorique pour redéfinir son rapport avec des acteurs nationaux et internationaux. « Ils m’ont fait payer un prix élevé, mais je ne suis pas du genre à oublier », déclare-t-il en évoquant les investigations menées par le DOJ. Cette phrase illustre non seulement un ressentiment profond envers les institutions américaines, mais aussi une volonté affirmée de reconquérir un statut de légitimité politique.

Lorsqu’il s’exprime sur le Canada, Trump adopte un discours qui oscille entre reproches et ambitions stratégiques. Il qualifie les accords commerciaux nord-américains de « honte pour l’économie américaine » tout en précisant que « nous avons été dupés pendant des années ». Cette perception d’injustice historique s’accompagne d’une promesse implicite de revanche, traduite par un engagement à restructurer les relations économiques. De même, les critiques envers le Mexique sont chargées d’un ton accusatoire : « Ils profitent de nous à chaque frontière possible ». Cette phrase, par sa généralité, vise non seulement à raviver les clivages mais aussi à polariser l’opinion publique autour d’une image de leadership fort et protecteur.

La réflexion autour du Canal de Panama fournit une perspective différente mais tout aussi emblématique de cette posture de revanche. En mentionnant le « rôle historique » des États-Unis dans sa construction et sa gestion, Trump affirme : « Nous avons cédé des actifs stratégiques sans rien recevoir en retour ». Ce type de discours reflète une stratégie rhétorique consistant à s’ancrer dans une nostalgie impérialiste, tout en mobilisant une base électorale sensible à des thématiques de grandeur passée. Le même schéma se retrouve lorsqu’il aborde le Golfe du Mexique, mettant en avant une « faiblesse chronique des administrations précédentes » face à des acteurs étrangers.

L’analyse de ces discours met en évidence une continuité narrative élaborée pour servir un projet politique précis. En revendiquant une posture de victime active, Donald Trump cherche à établir une dynamique où les injustices passées servent de légitimation pour des actions futures. La rhétorique de revanche devient alors un outil performatif, mobilisant des émotions collectives tout en repositionnant son leadership dans un contexte post-mandat. Les propos sur le Canada et le Mexique, bien que centrés sur des griefs économiques et politiques, révèlent une volonté plus large de redéfinir les rapports de force dans l’hémisphère occidental. « Nous devons être respectés », martèle Trump, résumant ainsi une philosophie de gouvernance fondée sur la recherche de domination et de reconnaissance.

Il est également pertinent d’observer la manière dont ces discours s’intègrent dans une stratégie de communication plus vaste. L’emploi régulier de termes comme « vengeance », « respect » et « grandeur » renforce l’idée d’un conflit permanent entre une Amérique vertueuse et des ennemis extérieurs ou intérieurs. Cette polarisation s’appuie sur des exemples concrets, comme l’évocation répétée des actions du DOJ, où Trump n’hésite pas à se positionner en héros incompris, combattant un système injuste. « Ils ont essayé de me détruire, mais je suis toujours là », affirme-t-il avec une intensité dramatique, accentuant la perception d’une croisade personnelle au service de la nation.

L’étude de ces discours révèle un paradigme où le langage de la revanche devient une ressource politique efficace pour réaffirmer une vision du monde polarisée et consolidée autour de sa personne. Le ton de Trump, qu’il s’agisse de ses interactions avec des journalistes ou de ses discours publics, témoigne d’une capacité à manipuler les sentiments d’indignation et de justice sociale pour mobiliser son auditoire. Cette approche, bien que controversée, traduit une compréhension fine des dynamiques émotionnelles et de leurs implications politiques.

C’est donc à travers le prisme d’un ancien gestionnaire des enjeux du gouvernement fédéral canadien, que je démontre que la rhétorique de Donald Trump incarne une stratégie sophistiquée de gestion des perceptions publiques, où le sentiment de revanche devient un levier clé pour mobiliser les émotions collectives et redéfinir les rapports de force. Ce discours, qui navigue entre la critique des acteurs internationaux et le repositionnement national, illustre une approche familière aux analystes des enjeux : la capacité à transformer les défis perçus en opportunités de ralliement et de consolidation politique. Cette méthode, bien qu’intensément polarisante, témoigne d’une compréhension approfondie des dynamiques de pouvoir et des attentes des publics stratégiques, à la manière des grandes campagnes destinées à orienter les débats publics vers des priorités ciblées.

Dr. Moussa SARR, Post-Doc, Ph.D, MST Com, M.A. Com, DUT CI RP

Ex-membre de l’équipe Enjeux au gouvernement fédéral canadien.

Président Directeur Général et chercheur principal de Lachine Lab L’Auberge Numérique.