Salon sur les enfants talibés : « Amâna » prêche pour un « daara » modèle

Salon sur les enfants talibés : « Amâna » prêche pour un « daara » modèleA l’ouverture du salon dédié aux enfants talibés, plusieurs invités sont intervenus pour faire un diagnostic du « daara » (école coranique). Mor Touré, président de l’association « Amâna », a touché le « mal » et proposé un remède.  

 « Existe-t-il d’autre récompense à l’excellence sinon l’excellence ? » Ce verset du Coran a motivé les membres de l’association « Amâna » dans l’organisation du salon du talibé à la place de l’Obélisque (Colobane) pour étudier les problèmes qui se posent aux pensionnaires des « daaras ». Selon le président Mor Touré, ces enfants sont victimes d’une injustice qu’il urge de corriger. Les talibés, poursuit-il, ont droit à l’éducation, à la santé, à une nourriture variée, riche et équilibrée, etc.

« Malheureusement, on ne fait absolument rien pour eux. En effet, on n’est pas dans l’action, mais dans la réaction. Nous avons l’habitude de renvoyer la balle à l’Etat, aux parents et aux maîtres coraniques qui font mendier les enfants, faute de moyens », se désole Mor Touré, qui ajoute que « la question de l’éducation est une responsabilité collective ».

A en croire le président de l’association « Amâna », on ne peut pas émerger si l’on ne se préoccupe pas de l’éducation de ces enfants-là.

Selon Mor Touré, au lieu de parler de « daara » moderne, la communauté musulmane devait se battre pour mettre en place un « daara » modèle, c’est-t-à dire de référence. « Traditionnellement, l’approche pédagogique, dans le « daara », était de suivre l’enfant pour développer ses connaissances dans le domaine où il a des aptitudes. Aujourd’hui, c’est ce que la pédagogie moderne vise », soutient le président de l’association « Amâna » qui ajoute que « le retrait des enfants de la rue devait être précédé d’un dialogue inclusif avec les vrais acteurs des « daaras » pour recueillir leur avis et suggestions.  

Au cours du panel, la députée Dr Mame Mbayang Dione a beaucoup insisté sur la santé et l’hygiène alimentaire des talibés. Riche de 97 talibés, Amâna, qui vit d’œuvres humanitaires nées d’un système de parrainage bénéfique, dépense mensuellement quatre (4) millions de FCfa pour couvrir les besoins de ces jeunes pensionnaires.

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