Vendredi, le journal allemand « Der Tagesspiegel » a publié l’identité des 33 293 réfugiés morts en essayant de rejoindre le continent européen.
Le Point.fr
Une liste longue de 48 pages. Des noms, des âges, des pays d’origine et la cause de la mort de quelque 33 293 réfugiés morts sur les routes de l’Europe depuis 1993. C’est ce document qu’a mis en ligne sur son site internet le journal allemand Der Tagesspiegel jeudi soir. La publication affirme dans un article sur son site accompagnant cette très longue liste que cette initiative relève d’une « tentative de faire connaître des dizaines de milliers de morts en tant que personnes, avec, pour chacune d’entre elles, une origine, un passé, une vie », rapporte Franceinfo.
Sur son site, Der Tagesspiegel explique avoir voulu honorer ces réfugiés morts en tentant de rejoindre l’Europe, « mais aussi montrer que chaque ligne raconte une histoire ». Et d’affirmer que cette liste représente également un « appel à une meilleure gouvernance » en terre européenne. Mamadou, Haki, Samuel, Maslah… Rassembler les noms et les identités complètes de ces dizaines de milliers de réfugiés n’a pas été simple. Dans certains cas, il a même été impossible de mettre des noms sur chacun des réfugiés tombés en chemin.
Le symbole du 9 novembre
Le choix de publier ce rapport un 9 novembre n’est pas non plus anodin, affirme le journal. Se référant à la proclamation de la République de Weimar le 9 novembre 1918, deux jours avant l’armistice de la Première Guerre mondiale, mais aussi au 9 novembre 1923 et l’échec du putsch d’Adolf Hitler à Munich, sans oublier la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989… Cette date du 9.11 est tout un symbole en Allemagne. C’est pourquoi Der Tagesspiegel a estimé que ce jour-là était « le bon jour » pour dévoiler la liste de ces réfugiés morts « qui n’ont pas eu les mêmes opportunités que nous ».
Sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs ont salué l’initiative du journal allemand. « Un travail d’une grande humanité », dit un utilisateur de Twitter. Une autre se dit « sans voix » à la lecture de ces 48 pages de documents.