La prise en charge de de Fatou Thiam en arrêt cardiaque aurait été négligée aux urgences du CHU de Toulouse dans la nuit de dimanche à lundi. L’établissement se défend.
La prise en charge d’une femme en arrêt cardiaque a-t-elle été négligée aux urgences du CHU de Toulouse ? Difficile à dire tant deux versions s’opposent.
D’un côté, la direction de l’établissement assure qu’une prise en charge sans délai a été opérée. De l’autre, des témoins avancent un dysfonctionnement majeur au moment de la prise en charge. Explications.
Une situation confuse
Il est un peu plus de 23h00, dimanche 3 juillet 2022, lorsqu’une équipe policière transporte une femme âgée de 47 ans, « un peu délirante » selon des témoins, vers le CHU Purpan afin qu’elle soit prise en charge rapidement. Contrairement à la veille, le service des urgences tourne « normalement ». « Il ne manquait qu’une infirmière, explique une personne présente sur les lieux ce soir-là. La victime a été enregistrée à 23h29, mais les temps d’attente étaient particulièrement longs… »
Prioritaires, les patients acheminés par les secours doivent tout de même attendre près de 20 minutes avant d’être pris en charge. « Cette attente monte à 1h30 pour une personne venant par ses propres moyens. »
En dépit de l’état de santé préoccupant de cette femme, l’unique infirmière d’accueil et d’orientation continue sa tâche en traitant les patients selon leur ordre d’arrivée. « Elle n’était pas au courant et ne pouvait pas gérer cet important flux toute seule », s’attriste un infirmier.
« Je n’avais jamais vu ça… »
Consciente a son arrivée aux urgences, la quadragénaire a rapidement été installée sur un fauteuil roulant. « Les policiers ont expliqué par la suite qu’elle faisait des sortes de grognements, de ronflements… Si nous l’avions su avant, nous aurions pu détecter plus tôt la crise cardiaque, argumente l’un des soignants sur place. Nous sommes certains que la prise en charge a été largement trop tardive. »
Toujours selon des témoins, la femme aurait été appelée à 23h50. C’est à ce moment que l’infirmière d’accueil aurait détecté l’arrêt cardiorespiratoire. « C’est gravissime, s’emporte un infirmier expérimenté de l’établissement. Je n’avais jamais vu ça ! Et pourtant, l’hôpital est un ‘bon endroit’, si j’ose dire, pour faire une crise cardiaque. »
A quelques mètres du service de déchoquage ?
En urgence, l’infirmière masque alors la victime avant de recevoir l’aide d’un médecin et d’un infirmier supplémentaire. Elle a ensuite été transférée vers le service de déchoquage. « Cette dame a passé 15 minutes en arrêt cardiaque juste à côté du service concerné… »
Placée dans un coma artificiel, la quadragénaire a vu son cœur repartir quelques minutes plus tard. Elle risquerait la mort cérébrale selon nos confrères de La Dépêche, information que nous n’avons pas pu vérifier.
« Ce triste évènement vient confirmer ce que l’on réclame depuis le début de notre mouvement, pestent plusieurs soignants. Des moyens humains supplémentaires pour éviter d’être dépassés par certaines situations. »
« Une prise en charge sans délai », selon la direction de l’hôpital
Sollicitée, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité apporter davantage de précisions et d’informations autour de cette soirée du 3 juillet 2022.
« La patiente, dont l’état s’est dégradé après son admission, a bénéficié sans délai d’une prise en charge médicale en urgence vitale », s’est-elle contentée d’expliquer.
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