A l’ONU, Viktor Orban plaide pour des « quotas mondiaux » de migrants

2015-06-13T210425Z_335119680_LR1EB6D1MJ23G_RTRMADP_3_EUROPE-MIGRANTS_0Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a appelé à la création d’un système de « quotas mondiaux » pour la répartition des réfugiés, mercredi 30 septembre à New York, lors d’une réunion de l’ONU consacrée à la crise migratoire en présence de représentants de 70 pays.

Le dirigeant de droite magyar a défendu l’approche de son pays qui a fait l’objet de vives critiques depuis la construction de barrières aux frontières de la Hongrieavec la Serbie et la Croatie. Viktor Orban a estimé que les Etats de l’Union européenne ne sont pas en mesure d’absorber la vague de migrants qui se dirigent par centaines de milliers vers l’Europe depuis plusieurs mois. « L’Europe ne peut pas supporter ce fardeau toute seule, si la tendance actuelle ne change pas, l’Europe sera déstabilisée », a-t-il affirmé, en appelant l’ONU à fixer des « quotas mondiaux » de migrants à accueillir dans chaque pays.

« Un mouvement migratoire de masse »

Tranchant avec la tonalité des discours des orateurs qui l’ont précédé, M. Orban a relevé qu’il « n’y avait pas de consensus » sur la nature du défi à relever. Pour lui, l’Europe n’est pas confrontée à « une crise de réfugiés », mais à « un mouvement migratoire de masse » composé « de migrants économiques, de réfugiés, de demandeurs d’asile et de combattants étrangers ». Cet afflux trouve son origine dans des pays où « la population est victime d’une mauvaise gouvernance qui la prive de sa dignité ». Ce mouvement « incontrôlé » profite aux réseaux criminels de trafiquants, a-t-il souligné estimant que l’Europe aurait tort de « soulever des attentes qu’elle ne pourra pas satisfaire » auprès de ces populations.

De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a implicitement critiqué la Hongrie en déclarant que « l’avenir n’appartient pas à ceux qui cherchent àconstruire des murs » alors que le monde est confronté à « la plus grave crise de migration et de réfugiés depuis la seconde guerre mondiale ».

A la veille de cette réunion, le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, avait défendu la position de son gouvernement, mardi, à New York. « L’Europe n’est pas en état de recevoir des centaines de milliers de migrants, et c’est une erreur que de les encourager à venir en Europe, comme le font certains pays », a-t-il estimé. « Les critiques à l’égard de la Hongrie sont injustes et déloyales », a-t-il poursuivi, soulignant que la décision de construire des barrières aux frontières du pays n’a pas été prise « de gaieté de cœur ». « Ce n’est pas la première fois qu’on construit une clôture, a-t-il relevé, et si on nous critique, d’autres doivent l’être aussi. »