Afrique du Sud : Portrait de Wendy Luhabe, pionnière de l’autonomisation économique des femmes

L’Afrique du Sud a célébré, le vendredi 9 août, la National Women’s Day.
Portrait de Wendy Luhabe, une pionnière de l’autonomisation économique des femmes avec ses idées révolutionnaires qui ont permis aux femmes sud-africaines de devenir des investisseurs pour la première fois au milieu des années 90, après que l’Afrique du Sud est devenue une démocratie. Née le 29 mai 1957, en plein apartheid, à Daveyton , un township situé à côté de Benoni, à l’est de Johannesburg, dans une famille aux revenus très modestes, elle a effectué des études supérieures à l’université de Fort Hare (Afrique du Su), puis à partir de 1976, à l’université nationale du Lesotho. Elle effectue ensuite un parcours de 10 ans dans des entreprises privées, exerçant dans le marketing, pour Vanda Cosmetics en Afrique du Sud, puis pour BMW en Allemagne et aux États-Unis.

En 1991, elle est retournée en Afrique du Sud après l’abolition des dernières lois de l’Apartheid. En 1993, elle crée avec Louisa Mojela le Women Investment Portfolio Holdings (WIPHOLD) pour aider l’emploi des femmes et la création d’entreprises par des femmes. L’objectif est de favoriser l’indépendance économique des femmes dans la nouvelle Afrique du Sud post apartheid. WIPHOLD devient, en 1999, la première société dirigée par des femmes cotée à la bourse de Johannesburg. Toutefois, l’entreprise se retire de cette cotation en 2003, ces fondatrices souhaitant garder le contrôle de ce fonds d’investissement. Ce dernier compte 200 000 bénéficiaires femmes propriétaires directes de l’entreprise grâce à la participation de 35% qu’elles détiennent dans l’entreprise par le biais du WIPHOLD Investment Trust et du WIPHOLD NGO Trust.
Au cours des 20 dernières années, Wendy Luhabe a été présidente et membre de divers conseils d’administration en Afrique du Sud et à l’étranger, notamment comme présidente fondatrice du South Africa’s International Marketing Council, fondé par l’ancien président Mbeki. Activiste économique, championne de l’entrepreneuriat social, mentor pour les jeunes générations, elle est récipiendaire de nombreux prix et distinctions ainsi qu dee trois doctorats honorifiques pour son travail avec les femmes. Elle a été chancelière de l’Université de Johannesburg et a été nommée lieutenant de l’ordre victorien (LVO) par la famille royale britannique en 2014. Elle se passionne pour le développement du leadership en Afrique et le dialogue intergénérationnel afin de trouver de nouvelles solutions aux problèmes chroniques de l’Afrique.
(Patrick Ndungidi, Africanshapers).