Attentats de Paris: accusée de laxisme, la Belgique se défend

543dfbd13570102e508f88c4Mise en cause pour avoir laissé une cellule djihadiste fomenter les attentats de Paris depuis Bruxelles, la Belgique se défend d’avoir fait preuve de laxisme.

Mais du manque d’enquêteurs arabophones à l’éparpillement des centres de décision, le royaume n’est pas exempt de reproches. Ces critiques  ont provoqué une réplique cinglante du chef de la diplomatie belge.

« Nous étions les premiers à subir ce choc l’année dernière, au Musée juif de Bruxelles: quatre victimes… Un attentat commis par un Français rentrant de Syrie », a déclaré à l’AFP Didier Reynders. « Depuis le début de cette année, plus de 160 condamnations ont été prononcées en Belgique pour radicalisme », a-t-il souligné.

« Nous avons réussi, il y a quelques mois, à déjouer des attentats à Verviers », a renchéri le Premier ministre, Charles Michel.

« A priori, il n’y a que trois individus qui venaient de Belgique, ça signifie qu’il y a tout de même cinq Français », relève Guy Rapaille, qui dirige le Comité R. Il a toutefois annoncé l’ouverture d’une enquête « pour voir ce que les services savaient, ne savaient pas ou auraient dû savoir ». En Belgique, des critiques se font toutefois jour.

Le quotidien flamand De Morgen a déploré le manque d’arabophones au sein des services de renseignements, y voyant une des raisons de leur échec à déceler les préparatifs des attentats.  » Les membres de la cellule terroriste ont pu sans encombre acheter du matériel pour des explosifs, acheter des armes et louer des voitures. Dans notre jargon, on appelle ceci un ‘intelligence gap’ intolérable, soit en langage normal une bévue », analysait une source sécuritaire anonyme citée par le journal.

Le manque d’enquêteurs arabophones constitue un « énorme problème », a abondé le bourgmestre de Vilvorde, Hans Bonte. « Cela prend du temps pour recruter des profils spécifiques », s’est défendu le ministre de la Justice, Koen Geens.