
Lundi 10 septembre, les autorités ont déclaré vouloir intensifier les contrôles policiers sur les routes empruntées par les migrants (trains, parkings, aires d’autoroute…). Le soir-même, entre 17h et 1h du matin, les forces de l’ordre sont passés à l’action : 97 migrants ont été interpellés lors de contrôles routiers effectués aux abords du littoral flamand, dans le nord de la Belgique. Selon la chaîne publique flamande VRT, l’opération a mobilisé 200 policiers, de la frontière française jusqu’au port de Zeebruges.
Désormais, les migrants interpellés seront automatiquement conduits dans des centres fermés – et non plus dans des commissariats. « La prochaine fois, l’intention est que les réfugiés arrêtés soient emmenés au centre de traitement qui sera ouvert jeudi », a expliqué le gouverneur de Flandre occidentale Carl Decaluwé, cité par des médias belges.
Le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, a en effet annoncé en début de semaine une série de mesures pour lutter contre la migration illégale. Parmi elles, la création prochaine, à Steenokkerzeel (banlieue bruxelloise), d’un « centre administratif national » où seront enfermés tous les migrants interceptés sur le sol belge. Dans cette nouvelle structure, qui sera intégrée à l’actuel centre fermé 127 bis, la police fédérale sera chargée d’enregistrer les empreintes digitales et d’effectuer les recherches sur les éventuelles demandes de séjour ou d’asile déposées par les migrants. Les étrangers en situation irrégulière seront également détenus dans l’attente d’une décision de l’Office des étrangers.
« Ce ne sont que des effets d’annonce, dans le fond rien ne change »
Toutes ces mesures existaient déjà, selon Pierre Verbeeren, directeur de Médecins du monde (MdM) Belgique. « Ce ne sont que des effets d’annonce en période électorale [des élections communales auront lieu en octobre en Belgique, NDLR]. Avant, les migrants étaient envoyés dans les commissariats, aujourd’hui ce sera en centre fermé mais dans le fond rien ne change », explique-t-il. Même son de cloche concernant les arrestations : « L’an dernier déjà, une note interne avait fuité dans la presse, laissant entendre que le gouvernement avait mis en place des quotas d’interpellations de migrants », rappelle Pierre Verbeeren qui dénonce depuis des mois « une véritable chasse à l’homme ».
À la place des centres fermés mis en place par le gouvernement, les associations réclament la création de centres d’accueil et d’orientation (CAO), sur le même modèle que ceux mis en place en France. « On déploie un arsenal de mesures répressives et extrêmement coûteuses alors qu’on a une solution simple », insiste le directeur de MdM. Enfermer un migrant dans un CAO couterait 36 euros par jour à l’état belge, contre 270 dans un centre fermé.