Comme à l’accoutumée, le 8 mars de chaque année est une opportunité pour les femmes de dresser le bilan de leurs conditions de vie et travail à travers le monde. En Guinée, cette journée a été célébrée sur fond de dénonciation de l’inégalité entre femmes et hommes. Comment changer cette donne ? Nous avons recueillis les avis de certaines femmes de l’administration publique, de la société civile et du secteur privé.
Mme Keita Bintou, Assistante Comptable à la SOGEAC : ‘’Pour que les femmes soient encore plus visibles au niveau des postes stratégiques’’
«Je souhaite d’abord une bonne fête à toutes les femmes du monde et principalement aux Guinéennes. Je souhaite la paix dans notre cher pays et j’adresse un message au chef de l’Etat pour qu’il vienne en aide aux femmes guinéennes qui supportent énormément les foyers. A la SOGEAC où je travaille, c’est vrai qu’il y a une bonne représentativité des femmes dans les différents services, mais je souhaite que les femmes soient encore plus visibles au niveau des postes stratégiques. On a aussi une femme qui, d’ailleurs est la seule à conduire des bus à l’aéroport. C’est une fierté à encourager.»
Mme Faber Zénab Camara, Directrice générale adjointe de l’Inspection du Travail : ‘’les femmes commencent à occuper des postes de responsabilité’’
«Je pense que la représentativité des femmes commence à prendre de l’ampleur. Les femmes occupent aujourd’hui des postes de responsabilité. Il faut mettre l’accent là-dessus et encourager celles qui ne sont pas encore postées. Par exemple, à l’Inspection du Travail, vous sentez que les femmes sont motivées et suivent des formations de recyclage pour se remettre à niveau afin de pouvoir compétir au même titre que les hommes. J’encourage les filles et les femmes à se décider pour être des femmes représentatives, à se battre pour être au même pied d’égalité que les hommes. »
Guilavogui Charlotte, Commissaire général des Guides de Guinée : ‘’Dire aux femmes de dénoncer toutes les violences qu’elles subissent’’
«Je souhaite que les femmes qui se battent nuit et jour pour la cause de la population guinéenne voire du monde entier, puissent s’engager davantage à travailler. Car, la femme est la personne qui donne vie et qui nourrit. Quand elle ne travaille pas, cela cause encore de sérieux problèmes. Je demande aux femmes de s’engager, de prendre courage et de mieux attacher les pagnes. On voit que les droits des femmes sont bafoués, elles sont toujours victimes de violences. Donc, je profite aujourd’hui pour dire aux femmes de dénoncer toutes les violences qu’elles subissent. Il y a des radios, des centres d’écoute où elles peuvent aller faire des déclarations. La justice guinéenne n’est certes pas forte, mais elles peuvent s’approcher à des personnes qui peuvent lever leur voix, parce que les femmes sont sans voix.»
-Hadja Idrissa Bah, présidente du Parlement des Enfants : ‘’ nous avons beaucoup de femmes victimes de violences’’
« Je profite de l’occasion pour souhaiter bonne fête à toutes les femmes de Guinée. Nous avons remarqué assez de violences dans ce pays. Donc, c’est le moment de réclamer les droits des femmes. L’heure n’est pas à la fête vu que nous avons des statistiques qui ne changent jamais. Au lieu de faire des discours, chanter et danser, il faut qu’on fasse du concret. Rien qu’à voir ce début d’année 2018, nous avons beaucoup de femmes victimes de violences. Il y a la femme qui a été tuée par son mari sinon qu’il y a des milliers de cas qui ne sont pas dénoncés. C’est le moment que les femmes guinéennes viennent devant le micro pour faire un rappel aux autorités.»
