Chronique du journaliste Bader : Le Haut conseil arrive, Khalifa Sall face à son destin politique

a dialloRien ne pourra plus empêcher au Président Macky Sall d’instituer le Haut conseil des collectivités territoriales, qui était un des points du Référendum du 20 mars dernier. Le « Oui » qu’il voulait à l’occasion avait triomphé. Ainsi avec cette institution, il pourra « recaser » une frange de sa « clientèle politique ».

Mais si le camp présidentiel a le défi de se surpasser en tentant de faire élire à Dakar ses candidats, pour le maire de la capitale sénégalaise l’enjeu est plus que de taille. Oui, Khalifa Sall, pour ne pas le nommer, est à un tournant décisif de sa carrière politique. Car en bisbilles avec le Secrétaire général national de leur parti socialiste Ousmane Tanor Dieng, il devra démontrer qu’il reste majoritaire à Dakar où la liste qu’il avait conduite aux élections locales n’avait laissé que la commune de Yoff au camp présidentiel. La ville qu’il dirige en compte dix-neuf. Le régime de Macky Sall travaille à inverser la tendance. Déjà, il est parvenu à arracher à Khalifa Sall une dizaine de maires, qui étaient acquis à sa cause.

Ceux-là seront-ils suivis par les conseillers de leurs communes respectives, qui seront les électeurs de ce 4 septembre ? A défaut Khalifa continuera à tenir tête à Ousmane Tanor Dieng et le régime de Macky Sall. Il les avait défiés depuis les élections locales de 2014, en conduisant sa propre liste.

Si par contre le camp présidentiel triomphe à Dakar, Khalifa Sall verra sa côte de popularité baisser, son influence à Dakar bien réduite et son destin « présidentiel » hypothéqué » ; du moins pour 2019. Défait, il pourra également s’attendre à une « vie d’enfer », voire l’expulsion, dans les rangs des socialistes. Il est le Secrétaire national à la vie politique de leur parti et avait osé prêcher le « Non » au Référendum, contre la volonté de la majorité de ses camarades. Ce qu’on ne lui pardonne pas ; ceci d’autant qu’il indexé comme étant le commanditaire des violences survenues dans les locaux de la Maison du Parti socialiste en mars dernier.
Alioune Badara DIALLO