Hier soir, j’ai rendu visite à mon ami marocain Brahim Kamal, un homme dont le parcours force l’admiration. Il incarne à lui seul les valeurs de patience, de persévérance et d’intégration réussie. Son histoire est une véritable leçon de vie, qui mérite d’être racontée aux jeunes migrants.
Tout a commencé en 2008, lorsqu’il est arrivé sans papiers dans la petite ville d’Urago, dans la province de Brescia, à la recherche d’un emploi dans le bâtiment. Mais sans permis de séjour, il a rapidement été interpellé par les carabiniers locaux. Il a été conduit à la caserne, où on lui a remis un avis d’expulsion – le fameux « panneau routier », comme on l’appelle parfois.
Peu après, Brahim est retourné à Milan, où je l’ai rencontré au siège du syndicat CUB, un lieu de solidarité pour de nombreux travailleurs migrants. En 2009, il a saisi l’opportunité d’une régularisation via le « sanatoria ». Un an plus tard, en 2010, il obtenait son permis de séjour.
Depuis cinq ans, Brahim est revenu s’installer dans la même zone où il avait été arrêté à ses débuts, aux côtés de son frère. Tous deux ont trouvé un emploi stable dans une entreprise de construction. Ensemble, ils ont pu acheter un appartement situé au troisième étage de l’immeuble que l’on voit sur la photo.
Et la plus belle des récompenses est arrivée récemment : Brahim a obtenu la nationalité italienne. Après avoir prêté serment dans la même commune d’Urago, il a reçu son passeport italien – dans ce lieu même où, 17 ans plus tôt, il avait été contraint de quitter le territoire.
Une boucle bouclée, un exemple d’intégration réussie et digne d’être partagé. Bravo Brahim !!
Baye Diouf, Milan -Italie
