Ancien baron du régime de l’ex-président Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré a été élu président du Burkina Faso dès le premier tour et devient ainsi le premier chef d’Etat démocratiquement élu du pays depuis 1978.
Banquier de formation, Roch Marc Christian Kaboré, le nouveau président du Burkina Faso, 58 ans, a connu une ascension fulgurante sous le régime de Blaise Compaoré.
Plusieurs fois ministre, Kaboré est devenu Premier ministre de Compaoré.
Âgé de 27 ans, il est nommé directeur général de la Banque internationale du Burkina en 1983, l’une des deux principales institutions financières du pays sous Thomas Sankara.
Il occupe ce poste jusqu’en 1989, date à laquelle il est nommé ministre des Transports et de la Communication par Blaise Compaoré.
En 1994, en pleine dévaluation du franc CFA, Blaise Compaoré décide de nommer Roch Marc Christian Kaboré au poste de Premier ministre. En 2002, il est élu à la présidence de l’Assemblée nationale.
Fils d’un ancien ministre
Le nouveau président du Burkina Faso est le fils de Charles Bila Kaboré, un ancien ministre des Finances puis de la Santé publique entre 1963 et 1966.
Conseiller financier et secrétaire général de la présidence de la République jusqu’en 1975, Charles Bila Kaboré est ensuite nommé vice-gouverneur de la BCEAO (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest) jusqu’en 1982.
Il devient ensuite conseiller technique puis secrétaire général de la présidence burkinabè, jusqu’à sa retraite, en 1985.
Le nouveau président a été le patron pendant plus de dix ans du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Pendant vingt-six ans, il est resté loyal à Blaise Compaoré avec qui il a rompu en janvier 2014, dix mois avant sa chute.
Le 4 janvier 2014, Roch Marc Christian Kaboré et deux autres piliers du CDP, Simon Compaoré et Salif Dialo démissionnent du CDP en signant une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent la « caporalisation » du parti et « ses méthodes de gestion fondées sur l’exclusion ».
Ils seront suivis le lendemain par 72 autres membres du parti.
C’est le début de la fin du règne de Blaise Compaoré.
Ils créent le Mouvement du peuple pour le progrès5 (MPP) et Roch Marc Christian Kaboré en prend la tête.
Celui qui sera investi dans un mois comme troisième président de la cinquième République du Faso, a une personnalité affable.
Il est présenté comme un homme modéré et adepte du consensus.
Pour les cinq prochaines années, c’est cette personnalité qui dirige les dix-huit millions de Burkinabès, toutes tendances confondues, avec comme principal opposant son challenger à cette présidentielle Zéphirin Diabré.
Le président de l’UPC est arrivé deuxième avec plus de 29% des voix mais il a été le premier à féliciter le nouveau président proclamé.