Le Monde a -t-il blanchi Macky Sall ? La réponse est non !!! par Xalima-News

Xalima-News -Lundi 21 décembre, Le quotidien, L’Obs, Le Soleil et l’Enquête ont tous écrit que Le journal Le Monde s’est dédit et a blanchi Macky Sall. Une affirmation que nous vérifions par les faits

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I Le monde s’est-il rétracté ?

La réponse est non. Le Monde a maintenu les révélations qu’il a faites, autant dans l’article original publié sur son site le 18.12.2015 à 12h45  autant sur celui mis à jour le 20.12.2015 à 21h29. C’est dans cette mise au point  que le journal a apporté des précisions en affirmant que : « Les déclarations de Lamine Diack n’impliquent pas directement la campagne du président sénégalais, mais des réseaux d’opposition à son adversaire de l’époque, Abdoulaye Wade. »

Voilà, ce que le Le Monde a rajouté dans son article. Il ne s’agit nullement de blanchir Macky Sall d’autant plus qu’il a employé le terme « pas directement ». Et Macky Sall faisait partie de ce groupe d’opposants à Wade.

II Le journal a-t-il commis une faute journalistique comme l’a rapporté le journal de Youssou Ndour ?

Faux ! Ici, il n’y a pas faute journalistique. Il y a faute , lorsque, ce que Arnaud Mercier appelle,  les règles de grammaires ne sont pas respectées, c’est-à-dire,  quand le journaliste n’a pas croisé ses sources et n’a pas pris de distance avec celles-ci.

Dans leur article, les journalistes du Monde ont appelé l’avocat de Lamine Diack, Christian Charrière-Bournazel qui n’a pas souhaité de s’exprimer. Ils ont aussi passé un coup de fil au palais. Et Elhadji Hamidou Kassé, le conseiller en communication de Macky a donné sa version en démentant l’information. Tout cela a été rapporté dans l’article. Donc il y a eu un traitement équitable de la nouvelle. Et une prise de distance vis à vis de la source principale.

En plus dans le métier, on dit pour produire un article, il faut des matériaux. Et ici, les matériaux, c’étaient les PV d’auditions de Lamine Diack, qui sont de sources tangibles.

Donc, Le Monde a commis une erreur d’appréciation en tentant de lier les faits avec des événements qui se sont déroulés dans le passé. Donc ils ont fait tout ce qui est recommandé à un bon journaliste.

Aucun juge sérieux et indépendant ne condamnerait Le Monde comme diffamation parce que dans le raisonnement judiciaire, le juge se réfère au contexte des faits relatés dans l’article. Ici, l’article fait référence à l’élection de 2012 qui a consacré la victoire de Macky Sall sur Abdoulaye Wade. C’est ça qui a induit en erreur les deux journalistes en rattachant les propos de Lamine Diack à la campagne de  Macky Sall.

PS Nous ne prenons pas la défense du journal Le Monde. Ils sont suffisamment outillés pour le faire. C’est un grand journal qui a des moyens considérables. Notre travail s’inscrit dans la nouvelle forme du journalisme, appelée fact checking (vérification des faits), répandue aux Etats-Unis, très peu utilisée en France et inexistante en Afrique. En faisant ce genre de travail, nous  entrons dans ce que Eric Scherer appelle, le « journalisme ajouté ».

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