Le Sénégal à deux doigts d’un coup d’Etat militaire ? Par Rouguiyatou DIALLO , Lyon France

Conscient de la place qu’occupe toujours l’ex parti Pastef, dissout, dans la scène politique sénégalaise, malgré les efforts machiavéliques déployés depuis 2021 pour évincer leur leader Ousmane Sonko, le président Macky Sall se retrouve aujourd’hui dos au mur face à Bassirou Diomaye Faye, candidat de substitution de ce parti à la présidentielle du 25 février 2024.

En réalité, le président de la République Macky Sall avait anticipé en misant sur plusieurs candidats. Bien qu’Amadou BA soit le candidat officiellement désigné, un autre poulain, en l’occurrence Karim Wade, excusez du peu, leader du Pds semble avoir signé un pacte avec lui à dessein.

Il faut rappeler que Karim WADE, fils de l’ancien Président Abdoulaye WADE, avait été accusé d’avoir amassé de manière illicite une fortune de près de 138 milliards de Francs CFA. Emprisonné, il sera finalement exilé manu militari à Doha, capitale du Qatar..

Le président Macky Sall réalisant que le cheval sur lequel il a misé pour remporter l’élection présidentielle, à savoir le Pm Amadou Ba ne dispose pas de base populaire, ni de charisme, qui plus est dénigré par ses propres partisans politiques de Benno Bokk Yakaar ), il le snobe et ouvre la brèche à Karim Wade pour reprendre le flambeau contre l’opposition, aujourd’hui forte, déterminée et charismatique symbolisée par la coalition Diao 2024.

Toutefois, désagréablement surpris par le rejet de la candidature de Karim Wade par le Conseil Constitutionnel sur sa double nationalité, le président Macky Sall a modifié les règles du jeu après avoir instruit l’Assemblée nationale à adopter le projet de loi portant report de la présidentielle sénégalaise.

Si le président Macky Sall tente d’occulter l’attitude de Karim Wade sur sa déclaration sur sa double nationalité, considérée comme un parjure, la sentence du conseil constitutionnel a été sans appel. Karim Wade et son parti, privés d’élection présidentielle.

Jusqu’ici rien d’anormal à première vue. Seulement, l’analyse pointue de la situation permet de comprendre le niveau de légèreté du candidat  Karim Wade. Comment pourrions nous imaginer une seule seconde qu’il devienne le président de notre chère République du Sénégal?

La population ne peut également fermer les yeux sur le passif de Karim Wade qui traîne une lourde ardoise pour enrichissement illicite. De deux choses l’une : soit Karim Wade reconnait les faits pour lesquels il est poursuivi et rembourse le montant, soit Macky avoue l’avoir emprisonné à tort. Dans les deux cas, les sénégalais ont besoin de savoir. D’ailleurs, vu la cartographie électorale qui se dessine, difficile serait pour Karim Wade, en cas de participation, de gagner cette présidentielle.

L’armée sénégalaise républicaine, une arme pour Macky Sall

Cela amène à penser que le fonds du problème, n’est ni Karim, ni Amadou Ba mais Macky lui-même. Le président Macky Sall se rend bien compte que quoi qu’il fasse, sa coalition ne peut gagner l’élection présidentielle, il décide de semer le chaos dans le pays. Comble de malheur, il n’a pas encore sorti sa dernière carte : l’ARMÉE.

Et à l’instar de son homologue Alpha CONDE, qui aurait « simulé » un coup d’Etat militaire en permettant à un de ses militaires, Mamadi Doumbouya, sorti de nulle part pour prendre le pouvoir d’une facilité très suspicieuse, Macky Sall ne serait-il pas en train de préparer le même coup ?

En écoutant sa sortie récente dans la presse, vendredi 09 février 2024, dans laquelle il interpelle les politiciens et laisse entendre qu’il ne veut pas laisser le pouvoir à des forces vives, cela veut tout dire. Cette menace déguisée ne peut être prise à la légère. Et, il ne serait pas étonnant que dans les jours à venir qu’un militaire prenne le pouvoir au Sénégal et ce serait le pire scénario pour le Sénégal qui jusqu’ici un modèle démocratique en Afrique de l’Ouest et dans le monde entier.

Rouguiyatou DIALLO