Lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière dans la région du Sahel

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L’Union européenne (UE) a adopté, ce jour, des mesures pour un montant global de 381 millions d’euros dans le cadre du Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique dont l’objectif est de remédier aux causes profondes de l’instabilité et de la migration irrégulière ainsi que des déplacements forcés en Afrique.

Depuis janvier 2016, 36 actions ciblant les causes d’instabilité et la migration irrégulière ont été engagées pour la région du Sahel et Lac Tchad pour un montant total de plus de 526 millions d’euros (100 millions d’euros ont été engagés à la suite du Comité opérationnel de janvier 2016, 280 millions d’euros en avril 2016 et 146 millions d’euros en juin 2016). Avec les 28 actions adoptées aujourd’hui, ce chiffre est désormais porté à plus de 900 millions d’euros.

Le Commissaire européen en charge de la coopération internationale et du développement, M. Neven Mimica, a déclaré : « Ce nouveau financement de 381 millions d’euros illustre une fois de plus la réponse globale que l’UE  apporte aux causes profondes de l’instabilité et de la migration irrégulière. Deux axes prioritaires caractérisent ce paquet: d’une part l’accent est mis sur des mesures visant à offrir des perspectives durables aux migrants et à leurs familles dans leurs pays d’origine, et le renforcement, d’autre part, de cadres de migration régulière et sécurisée, qui garantissent le respect des droits humains et la dignité de la personne. »

Des dialogues approfondis avec les acteurs locaux, nationaux et régionaux ont eu lieu pour permettre l’adoption de ces nouvelles actions, qui reposent sur une compréhension claire de la situation des pays et des contextes locaux.

Pour le Sénégal, 4 actions ont été adoptées pour un montant total de 88,2 millions d’euros :

  • Le programme de Renforcement de la gestion et de la gouvernance des migrations et le retour et la réintégration durable au Sénégal. Son but est de viser à soutenir le gouvernement dans la mise en place de la politique nationale pour la gestion des migrations, à renforcer la réintégration durable des migrants notamment à travers le soutien médical et au logement, l’accompagnement dans des activités d’insertion économique et sociale afin de promouvoir les investissements pour le développement socio-économique du pays.
  • Le  » Programme d’appui au renforcement du système d’information de l’état civil et à la création d’un fichier national d’identité biométrique « apportera un appui pour le renforcement d’un système d’information de l’état civil universel et pour la création d’un fichier national d’identité biométrique.
  • Le  » Projet d’Appui à la Réduction de l’Emigration rurale et à la Réintégration dans le Bassin Arachidier par le développement d´une économie rurale autour des périmètres irrigués  » vise la création et la consolidation d’environ 10 000 emplois agricoles permanents et de 5 000 emplois non agricoles. Par exemple à travers des activités à haute intensité de main d’œuvre et d´aménagement agricole (casiers, diguettes, actions de conservation des eaux).
  • Le  » Programme de lutte à la migration irrégulière à travers l’appui au Secteur Privé et à la création d’emplois au Sénégal  » vise à réduire la migration illégale grâce au soutien au secteur privé et à la création d’emplois. Une plate-forme fournissant une assistance financière et technique sera créée pour contribuer au développement des micros, petites et moyennes entreprises sénégalaises valorisant ainsi le potentiel économique local.

Neuf des 28 actions adoptées aujourd’hui font partie d’une initiative migration avec l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM). Cette initiative vise à renforcer la gestion et la gouvernance de la migration, ainsi qu’à faciliter les retours et la réintégration des migrants et la protection des sujets les plus vulnérables.

Ces actions permettront la protection de 60 000 migrants dans le besoin, l’organisation de 24 000 retours de migrants en transit et autant d’actions pour leur réintégration durable dans leurs pays d’origine. Ces actions prévoient également l’information et la sensibilisation aux dangers et aux alternatives à la migration irrégulière de 2 000 communautés d’origine et 200 000 migrants sur les routes migratoires.

Un système de collecte et d’analyse des données dans chaque pays ciblé et au niveau régional permettra une meilleure compréhension des flux migratoires.

Les dix-neuf autres actions adoptées répondent aux autres priorités du fonds fiduciaire, notamment l’amélioration de la résilience des populations les plus vulnérables, le soutien à l’emploi des jeunes, au secteur privé, à l’entreprenariat, l’amélioration de l’offre de formation, l’appui au fonctionnement de l’état civil et la lutte contre la radicalisation. 

Jamil Thiam wabitimrew.net