A chaque fois qu’il ouvre sa bouche, il répète : « Je suis le président de la République. C’est moi qui décide. » C’est le seul président au monde qui est obligé de rappeler à chaque occasion qu’il est le chef de l’État. Même les dictatures s’en privent.
Est-ce que le tigre a besoin de clamer sa tigritude ? Évidemment, non. Personne dans ce pays ne conteste à Macky sa légalité constitutionnelle. Il a été élu démocratiquement et avec brio. Personne, dans ce pays, aussi n’est jaloux de Macky Sall. Ni Abdoulaye wade, ni Idrissa Seck. C’est le premier qui lui a tout donné. C’est lui qui l’a sorti de son anonymat, de sa dèche en lui octroyant une grande richesse (lui-même Macky Sall l’a dit). Le second, même s’il n’a pas le pouvoir, il brille éloquemment dans le paysage politique et dispose toutes les qualités d’un homme d’Etat : charisme, autorité, intelligence politique etc. Ce qui manque cruellement à Macky Sall.
Le raisonnement de Macky Sall est d’une platitude effroyable. Sans saveur ni suave. Son discours est celui des complexés. Dans sa tête, Idrissa Seck ne lui reconnait pas comme président de la République. C’est pourquoi il est contraint de crier à hue et à dia pour lui faire comprendre que c’est lui l’élu. A chaque fois que le chef de Rewmi intervienne dans la situation du pays, sa réplique est : « je suis le président ». Et oui quel président? Le président complexé, incapable d’assumer la charge qui lui est confiée, et qui parle comme un petit militant de son parti. « Mon pouvoir relève du pouvoir divin ». A-t-il besoin de dire ça dans un pays fortement croyant. Et même lorsque des politiciens, sans vergogne, se mettent à pilier les peu de ressources que dispose la nation, on dit ce n’est pas grave. C’est Dieu qui l’a voulu.
Macky Sall, le président de l’APR a dit aussi que personne ne peut lui mettre la pression dans l’organisation du référendum. C’est faux. Il a deux choix : passer par le parlement ou par les urnes. A défaut, la rue lui fera reculer, comme elle l’a fait avec Wade en 2012 et avec Diouf dans les années 90 avec l’élaboration d’un code électoral consensuel. Je ne pense pas que Macky soit plus coriace et rusé ces deux anciens présidents. Récemment son nouvel ami, Djibo Ka, disait en wolof : « Amoul Fite », traduit littéralement, ça donne, c’est un peureux.
Macky Sall est dans une logique de confrontation. Dans ce combat, il va élargir son cercle de « dames de compagnie ». Déjà lundi soir, les nouvelles recrues se sont accaparé des plateaux de la TFM et SEN TV. Quelle triste scène!
Fatou Sock