Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, et son homologue béninois, Thomas Yayi Boni, sont arrivés vendredi, en début d’après-midi, à Ouagadougou, pour l’amorce du dialogue de la CEDEAO avec les acteurs politiques burkinabé, à la suite du coup d’Etat.
Le dirigeant sénégalais est président en exercice de la CEDEAO. Son homologue du Bénin est facilitateur du dialogue politique burkinabè, pour le compte de l’organisation régionale.
Arrivé à l’aéroport international de Ouagadougou, en début d’après-midi, M. Sall a été reçu, pendant près d’une heure par le général Gilbert Diendéré, chef du Comité national de la démocratie (CND), mis en place par les militaires après le renversement du régime de transition, jeudi.
Au salon d’honneur de l’aéroport, le président sénégalais a eu un entretien d’environ 30 minutes avec le général Diendéré, proclamé chef de l’Etat par le CND.
A l’accueil de Macky Sall, le nouveau chef d’Etat était accompagné du représentant des Nations unies en Afrique de l’Ouest, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas.
Macky Sall, accompagné du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, s’est entretenu avec le général Diendéré, au complexe hôtelier de Ouaga 2000, dans la capitale, où les a rejoints Thomas Boni Yayi.
Ce dernier a été désigné facilitateur du dialogue politique burkinabè, par la CEDEAO, depuis début septembre. A ce titre, il devait conduire les efforts de l’organisation régionale en perspectives élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre au Burkina Faso.
En plus des militaires venus nombreux à leur accueil – environ 200 -, Macky Sall et son homologue béninois doivent rencontrer des personnalités politiques et de la société civile du pays, en vue d’une « solution acceptable pour tous » les acteurs de la politique burkinabè, a indiqué une source officielle sénégalaise.
Des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d’élite de l’armée du Burkina Faso, ont renversé le régime de transition conduisant le pays depuis novembre dernier.
Les militaires ont interrompu le conseil des ministres de mercredi et ont arrêté le président de transition, Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Yacouba Zida et d’autres ministres.
Jeudi, le général Diendéré a été proclamé chef de l’Etat par le Comité national de la démocratie, mis en place par les militaires, qui ont dissous le gouvernement et le Conseil national de transition (CNT), le Parlement intérimaire.
La CEDEAO et l’Union africaine ont dénoncé le coup d’Etat au Burkina Faso et ont exprimé la crainte que le putsch mette en péril les efforts fournis depuis près d’un an pour doter le Burkina Faso de nouvelles institutions élues : un chef de l’Etat et un parlement élus.