Profitant du séjour de quelques dirigeant-e-s politiques sénégalais invité-e-s à Montréal pour assister au Forum AFRICA (16 – 18 septembre), il a invité messieurs Thierno Alassane Sall, ministre de l’Energie, Mountaga SY, D.G. de l’APIX et Cheikh BAKHOUM, D.G. de l’AIE à venir valider le Mouvement national des femmes de l’APR Canada. Estimant que c’est une excellente idée et pensant surtout que si les hommes n’ont pas pu s’entendre, peut-être que les femmes y arriveraient, je me suis rendue à la rencontre qui se tenait au Centre AFRICA, le samedi 19 septembre 2015 à partir de 19 heures. Cependant, quelle fut ma surprise d’assister à toute une mise en scène visant à mener en bateau les responsables politiques présents. D’abord l’essentiel des discours étaient tenus par des hommes. À part deux femmes sur les sept individus à la table, aucune autre dans la salle n’a ouvert la bouche. Le bureau était totalement ficelé d’avance. Le coordinateur promis par M. Zaccaria a proposé qu’il soit adopté par acclamation. Ces hautes manigances politiques ont engendré chez moi une haute indignation que je n’ai pas manqué d’exprimer en ces termes:
«Ce qui se passe ce soir est d’une grande tristesse pour l’APR. Car, c’est une pure mascarade. Ou et par qui cette proposition de bureau a-t-elle été concoctée ? Toutes les femmes de l’APR Canada n’ont pas été convoquées. Celles qui sont là ne sont même pas reprsentatives de la ville de Montréal à plus forte raison du territoire national du Canada qui est composé de 11 provinces et territoires. Les plus importantes telles que l’Ontario du Sud (Toronto) ou Winnipeg où nous avons une militante très dynamique qui dirige une DES et tant d’autres n’ont pas été invitées. Tout cela est l’oeuvre de M. Zaccaria. C’est par des manoeuvres similaires qu’il avait mis en place le 25 juillet passé une DSE avec une poignée de militant-e-s tel que le montrait les photos de l’événement. Ce, en dépit de la médiation pour la réconciliation du ministre Talla qu’il a balayée du revers de la main, une fois que celui-ci ait quitté. Aujourd’hui, il récidive avec un prétendu mouvement national de femmes qui n’est qu’un écran de fumée. D’ailleurs, il a coutume de se vanter d’avoir la confiance absolue du président, étayant son affirmation par une « histoire » qui s’est passée entre eux. Est-ce cela qui lui permet de recourir aux pires manoeuvres politiques et d’avoir à chaque fois l’aval du parti? Si cela lui sert, par contre ça dessert le parti.»
M. Coulibaly m’a rétorqué que c’est un point de vue minoritaire. Comment pouvait-il en être autrement? Tous ceux que M. Zaccaria Coulibaly ne contrôle pas sont écartés de l’APR Canada. Moi-même, mon nom est rayé de la liste d’envoi des femmes de l’APR Canada. C’est par pur hasard que j’ai été mise au courant. J’ai utilisé ensuite des stratégies de communication pour savoir où et quand se tenait la rencontre. J’ai vu arriver au compte goute des participant-e-s dont plus d’un tiers d’hommes sur environ une trentaine de participant-e-s.
J’ai demandé ensuite à monsieur le ministre, Thierno Alassane Sall, d’être mon messager auprès du Président Maky SALL et de lui dire que M. Zaccaria ne sert pas ses intérêts au Canada et qu’il est facteur de division, le contraire de la mission qu’il lui a assignée. Loin d’atténuer les conflits entre les militants de l’APR Canada, M. Coulibaly les a exacerbés. Pire, aujourd’hui il procède à des exclusions. Toute personne qui ne lui obéit pas au doigt et à l’œil est purement et simplement écartée de l’APR Canada. Ce dont sont victimes beaucoup de militant-e-s. Ainsi, au lieu de massifier le parti, il le réduit à une
peau de chagrin. Et cela pourrait nuire à l’APR lors des élections de 2017.
M. Sall a salué la clarté de mon intervention et mon courage tout en regrettant l’utilisation du mot mensonge. Je lui ai alors dit que je le retire et le remplace part des « propos non véridiques ». Ce qu’il a salué et même applaudi avec d’autres personnes dans la salle.
En politicien chevronné, après mon intervention, je l’ai vu examiner soigneusement la liste des membres du bureau adoptée.
Je pense aussi que les arguments avancés par M. Zaccaria et ses acolytes pour expliquer le peu de présent-e-s (consultations, activités socioculturelles qui ont retenu les militantes, distances, etc.) ont fini par semer le doute dans son esprit. Bien entendu, il a félicité les femmes. Diplomatie oblige! Mais, il s’est bien gardé de prononcer la formule consacré: « Je déclare le mouvement national des femmes de l’APR Canada mis en place. »
Jusqu’ à quand les autorités laisseront-elles M. Coulibaly agir à sa guise et mettre le parti en miettes?
Dre Aoua Bocar LY Sociologue, analyste, chercheure associée à l’IEF de l’Université d’Ottawa, CANADA Prsidente fondatrice du Rseau « FEMMES AFRICAINES, Horizon 2015 »