Niger : l’Allemagne et les Pays-Bas financent une police de contrôle de l’immigration illégale

 

 

L’Allemagne et les Pays-Bas vont débloquer 10 millions d’euros pour mettre sur pied au Niger des forces spéciales chargées de contrôler les frontières du pays africain, notamment contre l’immigration illégale.

Le Niger, les Pays-Bas et Eucap Sahel – mission de l’Union européenne qui aide depuis 2012 le Niger à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée – ont signé mercredi 31 octobre une convention pour financer des forces spéciales chargées de contrôler les frontières du pays africain, notamment l’immigration illégale.

L’Allemagne et les Pays-Bas vont ainsi débloquer 10 millions d’euros pour mettre sur pied cette unité, dénommée Compagnies mobiles de contrôle des frontières (CMCF).

« Les Pays-Bas contribueront pour 4 millions d’euros et l’Allemagne pour 6 millions d’euros. Nous travaillerons avec le gouvernement nigérien dans la lutte contre la migration irrégulière, le trafic de drogue et des armes », a précisé à la télévision Stef Blok, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas en visite au Niger.

Les fonds seront confiés à Eucap Sahel et serviront à la formation, l’entrainement et l’équipement de centaines de policiers nigériens qui composeront les compagnies, a ajouté le ministre néerlandais.

Dans une première phase, deux compagnies composées de 250 policiers nigériens seront positionnés à Maradi et Birn’in, deux régions proches de la frontière avec le Nigeria, un des gros pourvoyeurs de clandestins transitant par le Nager pour l’Europe, a expliqué une source sécuritaire à l’AFP.

« Grosso modo, c’est pour combattre tout ce que nous avons comme défi : la migration illégale, le trafic d’êtres humains, la drogue et le terrorisme », a expliqué Souley Boubacar, le patron de la police nigérienne.

Selon les statistiques européennes, environ 90% des migrants d’Afrique de l’Ouest traversent le Niger pour gagner la Libye et l’Europe.

Mi-juillet, lors d’une visite au Niger, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, s’était réjoui de la chute « de plus de 95% » du flux de migrants transitant par le Niger vers la Libye et l’Europe, entre 2016 et 2017.