Regard croisé sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique : le cas du Sénégal

À L’OCCASION DU SOMMET DE WOMEN IN AFRICA, ENTREPRENEUSES ET RESPONSABLES RSE DE PLUSIEURS ENTITÉS D’ORANGE PARTAGENT LEURS POINTS DE VUE SUR LE RÔLE DU NUMÉRIQUE DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LEURS PAYS RESPECTIFS ET SUR LES DIFFÉRENTS DISPOSITIFS MIS EN PLACE PAR LE GROUPE AFIN DE SOUTENIR LES FEMMES PORTEUSES DE PROJETS INNOVANTS.

Dialogue entre Seynabou Thiam, fondatrice de la start-up Yaay et Rokhaya Solange Ndir, chargée des relations avec l’écosystème numérique d’Orange Sénégal.

LES FEMMES DOIVENT AFFRONTER DE FORTES BARRIÈRES CULTURELLES MAIS LES OPPORTUNITÉS EXISTENT !

DANS QUELS TYPES D’ACTIVITÉS LES FEMMES SÉNÉGALAISES ENTREPRENNENT-ELLES MAJORITAIREMENT AUJOURD’HUI ? QUELS SONT LEURS BESOINS EN MATIÈRE D’ACCOMPAGNEMENT ?

Rokhaya Solange Ndir : L’Afrique de l’Ouest présente un des taux d’entrepreneuriat féminin les plus élevés au monde : il s’élève à plus de
25 %. Les femmes entreprennent beaucoup dans le commerce et la transformation de produits locaux. Des besoins existent donc en matière d’accompagnement financier (micro-crédit), de structuration (existence juridique) et de promotion de leur activité, grâce notamment au numérique.

Seynabou Thiam : Beaucoup de Sénégalaises multiplient les activités en faisant par exemple de la vente pour arrondir leurs fins de mois. Je me suis rendue compte qu’il y avait un manque de plateforme pour connecter ces femmes entre elles – les mamans en particulier – autour de leurs problématiques locales.

EN QUOI LE NUMÉRIQUE EST-IL JUSTEMENT UN LEVIER POUR CES FEMMES ? COMMENT ORANGE SÉNÉGAL PEUT-IL SOUTENIR CET ÉLAN ?

R. S. N. : Le numérique offre de très nombreuses opportunités aux entrepreneures. C’est un véritable outil d’inclusion qui leur permet de développer leurs activités, quel que soit leur profil. Après avoir dialogué avec de nombreuses parties prenantes, nous avons notamment lancé en 2015 le Linguère Digital Challenge , prix dédié à l’entrepreneuriat numérique féminin et programme d’accompagnement. Nous encourageons également le networking au féminin.

S. T. : Quelle que soit son activité, le numérique donne la possibilité de se connecter au monde entier, de créer soi-même son site, de faire sa promotion et de s’affranchir des influences extérieures. Les femmes doivent affronter de fortes barrières culturelles mais les opportunités existent !

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE YAAY.SN, LA PLATEFORME QUI CONNECTE LES MÈRES SÉNÉGALAISES ?

S. T. : Je me suis prise au jeu après avoir créé un groupe Facebook pour connecter mon entourage. Nous avons monté la plateforme Yaay avec un ami. Le soutien financier d’Orange nous a permis de nous équiper et de recruter. Nous avons ensuite proposé des services au Groupe, en l’aidant par exemple à mieux comprendre les besoins du marché sénégalais. Au-delà de la plateforme, nous rassemblons les populations connectées dans des lieux physiques comme notre maison dédiée qui ouvrira très bientôt ses portes.

R. S. N. : Yaay est un cas d’école : après avoir remporté le premier prix de la première édition du Linguère Digital Challenge, la start-up est devenue prestataire pour Orange en organisant notamment des événements de « women empowerment » et d’initiation au numérique pour les jeunes.

EN QUOI EST-CE IMPORTANT POUR VOUS D’ÊTRE PRÉSENTES AUX RENCONTRES WOMEN IN AFRICA (WIA) 2019 ?

S. T. : C’est un moment privilégié de networking et d’échange d’expériences. C’est aussi un événement dont notre entité « Smart Ecosystem For Women » est prestataire. Nous accompagnons une délégation de
54 entrepreneures du continent afin qu’elles profitent au mieux du sommet et puissent y trouver un maximum d’opportunités.

R. S. N. : Le WIA 2019 est une tribune qui contribue à l’autonomisation des femmes africaines. C’est un moment de partage de bonnes pratiques et de plaidoyer sur des sujets fondamentaux pour l’émergence et le développement de notre continent : l’éducation, la santé, l’agriculture… Les femmes sont au cœur de ces problématiques.