Rôle de la monnaie dans les économies: l’économiste, Yaya Diandy décèle les limites

L’inadaptation de la politique monétaire aux besoins des économies des pays membres des zones CFA résulte d’un double problème de structure et de doctrine, soutient l’économiste Yaya Diandy.

« Du point de vue de la structure, la politique monétaire en zones CFA est en partie inscrite dans les spécificités institutionnelles qui font exister ces deux monnaies à parité fixe avec l’euro. C’est ici que le fonctionnement des comptes d’opérations doit être explicité’’, dit-il rapporte l’APS visit par Wabitimrew

« Ensuite, du point de vue de la doctrine, à l’intérieur même des règles de fonctionnement – pourtant fort étroites – des zones CFA, il existe des marges qui demeurent inemployées par ses banquiers centraux, malgré d’immenses besoins financiers insatisfaits », a expliqué M. Diandy, enseignant à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Il intervenait au cours d’un atelier sur « Le rôle de la monnaie dans les économies comme celle du Sénégal », une rencontre organisée ce week-end à Saly-Portudal (Mbour, ouest), sous l’égide du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), en partenariat avec la Fondation Freiderich Ebert Stiftung.
Selon l’économiste, les structures institutionnelles des zones CFA « rendent la politique monétaire rigide et, dans bien des cas, trop restrictive compte tenu du niveau de développement des pays concernés ».
« À l’intérieur de ces structures, les choix opérés par les dirigeants des zones CFA accentuent davantage encore le caractère restrictif de la politique monétaire, au-delà de ce qu’imposent les règles légales de fonctionnement », a-t-il poursuivi.
D’après Yaya Diandy, un pays souhaitant maintenir sa monnaie à parité avec une ou plusieurs autres monnaies, doit acheter ou vendre sa monnaie contre des devises étrangères en fonction des fluctuations de l’offre et de la demande sur le marché monétaire.