Trafic international de drogue: Une rocambolesque affaire ayant pour base arrière, le Sénégal, jugée en France

Le tribunal de grande instance de Compiègne juge depuis hier mardi, huit prévenus dont cinq frères pour un trafic de drogue ayant pour base arrière, le Sénégal.

Le trafic a une ampleur internationale. Huit personnes, dont cinq frères du Clos-des-Roses, sont jugées, depuis ce mardi matin et jusqu’à mercredi soir, au tribunal de Compiègne pour leur participation présumée à un vaste réseau de narcotrafiquants. Parmi eux, un manque à l’appel : le chef présumé de l’organisation, qui tire les ficelles depuis le Sénégal.

Les faits s’étendent de juillet 2010 à mars 2011. Le 19 mars 2011, une opération en flagrant délit est menée dans l’appartement d’un revendeur présumé. Il est en compagnie de deux Néerlandais identifiés comme étant des grossistes. D’après des écoutes téléphoniques menées depuis plusieurs mois, une grosse transaction doit avoir lieu.

Quand les forces de l’ordre arrivent dans l’appartement ce soir-là, à minuit, une quantité substantielle de drogue est retrouvée. Les policiers découvrent également, dans les caves de l’immeuble, 67 000 € en espèces.

Le même jour, l’aîné de la fratrie est interpellé dans un bar de nuit, à Dakar (Sénégal). L’homme a également été suspecté dans un double homicide à Creil, devant la tour Descartes, en 2006, avant de bénéficier d’un non-lieu.

Des mules arrêtées aux aéroports de Sao Paulo et de Roissy

L’enquête sur ce réseau a démarré sur la base d’un renseignement obtenu par la police judiciaire de Creil. Un certain Jack organise l’acheminement de cocaïne, depuis le Brésil et via le Sénégal. Deux mules ont d’ailleurs été interpellées, l’une à l’aéroport de Sao Paulo (Brésil), l’autre à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (Val-d’Oise), avec respectivement, 6 et 2 kg de cocaïne dans des bagages. Mais aucune preuve tangible ne permet de les relier à cette affaire.

Les prévenus ont leur version des faits. Selon eux, Jack est dans l’import-export de voiture de France vers le Sénégal et ils l’aidaient moyennant une commission dans son entreprise. Il est également question de vente d’or provenant du Mali ainsi que d’ordinateurs.

Certaines transactions ont lieu à 3 heures du matin. « On a le droit », rétorque un prévenu. Quand le président du tribunal parvient à démontrer que le raisonnement ne colle pas, tous bottent en touche. « Ça fait six ans, on ne se souvient plus ! », disent certains.

Le tribunal se prononcera ce mercredi, après les plaidoiries des avocats.

leparisien.fr