Une diplomate italienne souligne l’importance centrale de la culture dans la politique étrangère de l’Italie

L’ambassadrice d’Italie au Sénégal, Caterina Bertolini, a souligné, mardi, l’importance capitale de la culture dans la politique étrangère de son pays.

« La diplomatie culturelle joue un rôle primordial dans la politique étrangère de l’Italie et constitue l’un de ses principaux leviers de projection internationale », a déclaré la diplomate italienne.

Madame Bertolini intervenait lors de l’ouverture d’un programme organisé par l’Institut culturel italien, qui accueille, pendant deux jours (11 et 12 février), des artistes, des experts ainsi que des représentants d’institutions culturelles italiennes et sénégalaises.

Ce programme vise à « renforcer le dialogue entre les scènes artistiques contemporaines italienne et sénégalaise », a-t-on appris lors de la cérémonie d’ouverture.

Selon la diplomate, l’année dernière, dans le cadre de sa présidence tournante du G7, l’Italie avait organisé un sommet sur la culture, abordant des questions liées à la protection du patrimoine culturel et au développement des politiques culturelles mondiales.

« La première édition a eu lieu à Florence en 2017, toujours dans le cadre de la présidence italienne du G7. En 2024, le sommet culture s’est tenu à Naples et s’est concentré sur les défis culturels contemporains et la contribution de la créativité au développement durable », a précisé Mme Bertolini.

Elle a rappelé que lors de ces discussions, la nécessité de renforcer le partenariat avec les pays africains avait émergé, en tenant compte des conclusions des conférences internationales, notamment la conférence mondiale de l’UNESCO, où « la culture a été reconnue comme un moteur-clé du développement durable en collaboration avec l’Afrique ».

« Pour la première fois, a-t-elle ajouté, la rencontre du G7 a inclus un dialogue avec des représentants de l’Union africaine sur la question de la culture ».

L’ambassadrice italienne a insisté sur l’importance de « respecter les choix politiques des gouvernements africains », tout en établissant des « partenariats fondés sur les identités culturelles et la liberté d’expression ».

D’après elle, « le G7 a reconnu le potentiel de l’économie créative en Afrique comme un levier de croissance socio-économique et de création d’emplois, en particulier pour les jeunes générations ».

De son côté, la directrice de l’Institut culturel italien de Dakar, Serena Cinquegrana, a salué cette initiative, qui constitue une « plateforme d’échanges entre les institutions publiques et privées, visant à développer de nouvelles collaborations internationales pour soutenir les artistes et les commissaires d’exposition ».

Les différents intervenants ont évoqué l’importance des résidences artistiques et la question de la mobilité des artistes.

C’est le cas de Paolo Mele, président de l’Association des résidences artistiques italiennes (STARE), qui a jugé « compliqué le système des visas ».

« Il y a beaucoup de difficultés liées à la mobilité des artistes. Les institutions, les pays et les réseaux doivent s’impliquer davantage pour faciliter cette mobilité et rendre les déplacements plus fluides », a-t-il déclaré.

Une table ronde sur le thème « La culture, moteur-clé du développement durable : le rôle des musées » est prévue pour demain mercredi, dans le cadre de cette manifestation.

Elle sera animée par Mohamed Abdallah Ly, directeur du musée des Civilisations noires de Dakar, et son homologue Andrea Viliani, directeur du musée des civilisations de Rome.

Parmi les intervenants, on retrouvera également Lorenzo Baldi, directeur du musée d’art moderne de Bologne, ainsi que El Hadji Malick Ndiaye, conservateur du musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire.

Cette activité s’inscrit dans la clôture de l’exposition « Souvenirs d’Italie », présentée lors du Off de la 15ᵉ Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, qui s’est tenue du 7 novembre au 7 décembre derniers.