Cheikh Amar au cœur d’un scandale financier : le président Macky ira-t-il jusqu’au bout ?

Sans titre-1

L’affaire est gravissime : elle porte sur un scandale foncier. Au cœur du deal, opéré entre 2008 et 2013 : le patron de Tse, Cheikh Amar, chanté par la quasi-totalité des musiciens et cantatrices du Sénégal. L’homme a la gâchette facile pour arroser son monde de billets de banque. Mais, le patron de Holding Amar ne donne pas seulement pour être chanté.

Il le fait également pour tenter de museler la presse. Pour preuve, un seul quotidien du pays, La Tribune, a publié l’exploitation faite du rapport de la Cour des comptes. Un document qui établit clairement que Papa Cheikh Amadou Amar, de son vrai nom, avait pu se faire attribuer, sans bourse délié, des terres du côté des Mamelles de Dakar. Elles lui ont été livrées par la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), que dirigeait Mamadou Falilou Mbacké Diagne ; ceci, grâce à la complicité de la Direction des impôts et domaines, à l’époque sous la houlette de l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ. Le Directeur de la Caisse, M. Diagne, et Cheikh Amar créeront ensuite une société à laquelle ces terres seront revendues. Ils les payeront avec les fonds de la Caisse des dépôts et consignations ! Donc, avec l’argent du contribuable sénégalais.

Episode 3 : ces mêmes terres seront viabilisées sous forme d’appartements et bureaux, qui seront vendus à des tiers. Selon le rapport, avant cette dernière opération, Cheikh Amar et ses deux acolytes ont pu se sucrer avec, au moins, 20 milliards de nos très rares francs Cfa, dévalués ! On comprend ainsi pourquoi Cheikh Amar jouait au bon Samaritain. Mais, son crime économique a été découvert. Dire qu’il s’en prenait vertement à l’ancien président de l’Iaf, Lamine Diack, suite au scandale du financement par celui-ci de la campagne contre les Wade avec l’argent sale du dopage ! Le président Macky Sall a été, naturellement, le premier informé. Laissera-t-il ce crime impuni ? Osera-t-il aller jusqu’au bout en transmettant le dossier à la Cour de répression de l’enrichissement illicite, qui n’a jusque-là condamné que Karim Wade ? Osera-t-il exigé la démission de son actuel ministre de l’Economie, Amadou Bâ, cité dans le dit rapport ? C’est une exigence de transparence.

C’est un devoir patriotique. Ce ne serait que justice. Car, les Sénégalais lui ont fait confiance et il a juré de ne protéger aucun délinquant financier, fut-il de son camp politique et de sa famille. En conséquence, seule la lumière est attendue au sujet du délit économique qui accuse Cheikh Amar, Mamadou Diagne et Amadou Bâ ; surtout que la prochaine élection présidentielle approche à grands pas.
Alioune Badara DIALLO