Chronique du journaliste Bader : L’orage des maux….le président Macky a tranché

dialloDepuis l’élection présidentielle de mars 2012, l’engagement du vainqueur à réduire son mandat de sept à cinq ans a préoccupé, alimenté les débats, créé suspicions et suspens. Ainsi cet engagement avait engendré, entre autres passions, des duels entre juristes et même constitutionnalistes.

Ils ne parlaient pourtant pas le même langage,  malgré de s’être abreuvés à la même source. Ce qui signifie que la Constitution du pays, calqué sur le modèle français, pêche quelque part. Où ? La réponse à cette question est essentielle, pour qui veut une démocratie apaisée. Fort heureusement que le contexte est devenu favorable à la réflexion, puisque le président Macky a tranché le débat au sujet de sa promesse électorale. Il a retouché la Constitution. Parmi ses projets de rectifications, la réduction du mandat présidentiel à cinq ans. Il semble avoir laissé le verdict sur cette question au peuple, qui l’a fait et élu. Une page donc à moitié tournée. Elle ne l’est pas complètement, parce que même dans le camp présidentiel, tous ne sont pas du même avis que le chef. L’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel auront aussi leurs mots à dire. Leurs avis lieront-ils le président ou va-t-on vers un Référendum sur la question ? Ce sont les questions résiduelles que soulève le projet de révision constitutionnelle, ébauché par Macky Sall.

Un grand débat va ainsi en engendrer d’autres ; ceci, dans un contexte de « Diackgate », de milliards qu’aurait soutiré à l’ancien président Wade celui que l’on nomme Idy et qui fut son proche compagnon,  de traque aux homosexuels et de traumatisme du terrorisme. C’est donc dire que l’orage sémantique continuera à s’abattre sur le pays. Hélas, ses averses relégueront au second plan des questions vitales comme l’emploi des jeunes, la création d’outils de production et d’infrastructures de base, la protection des personnes et de leurs biens, les questions de l’émigration et de l’immigration, etc.

Mais, que faire ? Le Sénégal n’est-il pas de « civilisation orale » ?  Alors, les palabres ne peuvent que primer sur tout. L’orage des mots va donc continuer. Ce qui ne pourra qu’occulter et aggraver bien des maux.
Alioune Badara DIALLO ( wabitimrew.net)