La Suède a décidé de rétablir les contrôles à ses frontières à titre provisoire, pour faire face à l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés. Le pays scandinave dit arriver aux limites de ses capacités d’accueil.
La Suède va provisoirement rétablir les contrôles à ses frontières pour faire face à l’afflux ininterrompu de migrants qui « menace l’ordre public », a annoncé mercredi 11 novembre le gouvernement.
Le pays scandinave, qui prévoit l’arrivée de quelque 190 000 demandeurs d’asile cette année, soit le double du record atteint au début des années 1990, dit arriver aux limites de ses capacités d’accueil. Rapporté au nombre de ses habitants (un peu moins de 10 millions), la Suède a déjà accueilli plus de migrants et réfugiés que tous les autres pays membres de l’Union européenne.
« Notre signal au reste de l’UE est clair : la Suède est le pays qui a endossé la plus grande responsabilité dans la crise des réfugiés », a déclaré Anders Ygeman lors d’une conférence de presse convoquée par le gouvernement de centre gauche, alors que les dirigeants européens sont réunis à Malte pour un sommet de deux jours consacré à la crise migratoire.
« Si nous voulons parvenir à gérer ce défi mutuel, il faut que les autres pays prennent leurs responsabilités », a estimé Anders Ygeman.
L’Agence suédoise de la migration avait déjà prévenu jeudi dernier que le gouvernement n’était plus en mesure de garantir un logement aux migrants et réfugiés nouvellement arrivés.
Des solutions provisoires ont été mises en place, telles que l’installation de tentes chauffées ou l’hébergement de migrants dans des stations de ski ou un parc de loisirs.
Le gouvernement a par ailleurs demandé aux compagnies de ferries assurant les liaisons entre l’Allemagne et la Suède d’exiger la présentation de documents d’identité. Les autorités n’ont en revanche aucun moyen de contraindre ces compagnies à obtempérer.
La Suède, dépassée par la situation, a fait appel la semaine dernière à ses partenaires de l’UE. Elle demande à bénéficier du quota de relocalisation de 54 000 migrants alloué à la Hongrie dans le cadre de l’accord européen de relocalisation récusé par Budapest.
Stockholm réclame également une aide financière extraordinaire de la Commission européenne.
Le gouvernement et l’opposition se sont mis d’accord fin octobre sur une série de mesures destinées à endiguer l’afflux de demandeurs d’asile : délivrer des permis de séjours provisoires plutôt que permanents à certains demandeurs, relever les conditions de ressources exigées au titre du regroupement familial, et accélérer les demandes et la reconduite à la frontière des déboutés.
Ces dispositions ne doivent cependant pas entrer en vigueur avant l’automne 2016.
Avec AFP et Reuters