Le Consul du Sénégal à Marseille, Tamsir Faye, se confie à Leral: « Dans cette histoire, je suis la seule victime… C’est du racisme »

C’est une affaire qui fait beaucoup de bruit à Marseille. Le Consul général du Sénégal dans cette partie sud de la France a été arrêté puis relâché hier, aux environs de 19H, heure locale. Mais, la vraie histoire de cette interpellation a été tronquée, selon Tamsir Faye qui dément ainsi l’information selon laquelle il a été appréhendé « passablement alcoolisé », vociférant dans la rue « tout en exhibant son sexe », allant même jusqu’à « se frotter à un compteur France Telecom ».

Le Consul du Sénégal à Marseille, Tamsir Faye, se confie à Leral: "Dans cette histoire, je suis la seule victime... C'est du racisme"

Très atteint par cet article publié par La Provence et repris par plusieurs médias français et même sénégalais, Tamsir Faye a joint Leral pour revenir avec amertume sur ce qui s’est « réellement » passé entre lui et les flics. « J’ai quitté le Consulat du Sénégal vers 17H. Ensuite, j’ai conduit ma fille qui est malade, chez le pédiatre. Je suis revenu chez mois, au 431, Rue Le Paradis, vers 19H. Il faut savoir que dans ce quartier, il n’y a que des riches et pratiquement que des Blancs. J’étais en bas en train de parler au téléphone quand deux policiers m’ont interpellé. Evidemment, je n’étais pas habillé comme quand je suis au bureau. J’avais porté un T-shirt, un jean et des sandales. Puisque je suis un Noir, les deux policiers ont toute suite pensé que j’étais un voleur, un tricheur, un brigand. C’est ce qu’ils pensent de tous les Noirs d’ailleurs. Ils m’ont demandé de me présenter. Je leur ai dit que je suis le Consul général du Sénégal à Marseille et que j’habite ici. Je suis devant chez moi. Avant même de finir ma présentation, l’un deux m’a passé les menottes et m’a dit qu’ils ont été alertés par une de mes voisines qui se plaignait de la présence de Noirs dans le coin. J’étais stupéfait », révèle le diplomate sénégalais qui assure avoir été victime de racisme. « L’un des policiers m’a jeté à la figure : « Rentre chez toi en Afrique. Ici, c’est pas chez toi ». Alors qu’ils pouvaient entrer chez moi et vérifier mon identité, puisque je n’avais pas mes pièces avec moi en ce moment-là, ils ont préféré me conduire directement au Commissariat. Là-bas, ils ont tenté de m’humilier. Ils m’ont fait asseoir sur une chaise et m’insultaient avec des mots que je refuse de reprendre ici. Les policiers ont informé le Procureur qui leur a demandé de vérifier mon identité pour voir si j’étais vraiment un diplomate. Un des policiers s’est rendu chez moi et a frappé à la porte de mon appartement. Mon épouse a ouvert et les a accompagnés à la police avec mes pièces. Après vérification, m’ont libéré. Je suis rentré chez moi, un peu après 20 heures », renseigne Tamsir Faye. Après l’incident, les policiers se sont, selon le représentant des Sénégalais à Marseille, rendus compte de leur bourde et lui ont ainsi présenté leurs plates excuses. « J’ai voulu passer l’éponge pour ne pas que la polémique enfle. Les policiers ont avoué qu’ils se sont lourdement trompés et m’ont présenté leurs excuses. Ce qu’ils ont fait est très grave mais j’avais décidé de pardonner et de ne pas donner une suite judiciaire à cette affaire. Cependant, quand j’ai vu l’article paru dans La Provence avec des contre-vérités pareilles qui salissent l’image du Sénégal, j’ai alors décidé de porter plainte et d’aller jusqu’au bout. Je vais saisir le Procureur dès demain. J’ai compris que, du fait que j’avais menacé les policiers d’une plainte et qu’ils savent que je suis un diplomate, il fallait qu’ils se prémunissent. Surtout qu’ils m’ont brutalisé car j’ai les poignets enflés. Dans cette histoire, je suis la seule victime. Comment peut-on exhiber son sexe dans la rue à cette heure ? C’est quand même incroyable », martèle M. Faye qui assure avoir joint et obtenu le soutien du directeur de Cabinet du Préfet de Marseille. Affaire à suivre…