Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a déploré, lundi à Paris, la cherté de l’énergie en Afrique, soulignant la nécessité d’une mise en cohérence des différentes initiatives dans ce secteur, afin de réduire dans un délai très court le gap énergétique du continent.
M. Sall intervenait au lancement du « Buisness Plan pour le climat de la Banque mondiale », dans le cadre de la COP 21, qui se tient à Paris.
La cérémonie de lancement de cette initiative s’est déroulée en présence des chefs d’Etat Ali Bongo (Gabon), Faure Gnassingbé (Togo), du Premier ministre de Sao Tomé et Principe, du président du groupe de la Banque mondiale (BM), Jim Kim, et de Makhtar Diop, le vice-président de la BM pour l’Afrique.
Ce nouveau projet vise à accélérer la résilience face aux changements climatiques. Il présente les actions nécessaires à mener pour « améliorer la résilience face au climat et promouvoir un développement à faibles émissions de carbone, afin de préserver la croissance future et maintenir les objectifs de réduction de la pauvreté », selon la Banque mondiale.
L’initiative se concentre sur un renforcement de l’adaptation, qui se décline en une douzaine d’actions prioritaires regroupées en trois domaines.
Il s’agit, selon la BM, de renforcer la résilience, qui inclut les initiatives visant à « dynamiser le capital naturel du continent (les paysages, les forêts et les océans), le capital physique (les villes et les infrastructures de transport) et le capital social et humain, dont l’amélioration de la protection sociale pour les plus vulnérables face au chocs climatiques et la prise en compte des causes de migration liée au climat ».
Dans un communiqué, elle souligne qu’il s’agit aussi d’ »énergiser la résilience », ce qui inclut des opportunités d’augmentation des sources d’énergie à faibles émissions de carbone, étant donné que les sociétés n’ayant pas suffisamment de sources d’énergie sont plus vulnérables aux chocs climatiques.
Pour la Banque mondiale, il sera question d’ »habiliter la résilience » en fournissant « des données, des informations et des outils d’aide à la décision, pour promouvoir un développement résilient face au climat dans les différents secteurs, grâce à un renforcement des systèmes hydrométéorologiques, aux niveaux régional et national, et des capacités de planification et de conception d’investissements résilients face au climat ».
Le mise en œuvre de ce plan va coûter, à court et moyen terme, environ 16 millions de dollars, qu’il faudra lever d’ici 2020 ; 5,7 milliards devraient provenir de l’Association internationale de développement (IDA), et le reste de diverses sources, souligne-t-on.
Le plan précise aussi que pour un coût d’environ 21 milliards de dollars, des résultats plus poussés pourraient être obtenus d’ici 2025.
Macky Sall, qui a salué cette initiative de la Banque mondiale, a relevé que l’énergie coûte cher en Afrique avant d’appeler au développement des énergies renouvelables, grâce au potentiel dont regorge le continent.
S’agissant du financement, Macky Sall a plaidé pour « un prélèvement d’office » dans le Fonds vert, qui sera destiné à l’énergie, des fonds dont la mobilisation « sera facile ».
Au sujet des énergies renouvelables, le président de la République, a estimé que l’énergie solaire peut contribuer à atténuer le réchauffement climatique.
’’Le développement de l’Afrique est sur une perspective positive. Les besoins sont là », a dit Macky Sall.
(APS)