Un sondage publié dimanche par le Washington Post donne Donald Trump gagnant face à Hillary Clinton, lors de l’élection présidentielle qui se tiendra en novembre. Bien que l’avance du milliardaire reste faible, les deux rivaux sont désormais au coude-à-coude, à six mois du scrutin.
Alors que la campagne présidentielle va entrer dans sa dernière ligne droite, Hillary Clinton et Donald Trump sont désormais au coude-à-coude. La nette avance que possédait l’ancienne sénatrice de l’Etat de New York depuis le début de campagne, dominant encore son rival d’une dizaine de points il a un mois, a fondu, et les courbes se croisent dans plusieurs sondages publiés ces derniers jours.
Croisement des courbes
Selon une enquête d’opinion réalisée par le quotidien Washington Post et la chaîne ABC, publiée dimanche, le magnat de l’immobilier dispose d’un léger avantage, crédité de 46% contre 44% pour la candidate à l’investiture démocrate. Quelques jours plus tôt, un autre sondage réalisé par Fox News donnait également Trump vainqueur, avec 45% des voix, contre 42% pour sa rivale.
Mais Hillary Clinton conserve une légère avance dans un autre sondage, également diffusé dimanche, et réalisé pour la chaîne NBC et le quotidien Wall Street Journal, avec 46% contre 43% à l’homme d’affaires.

Bien que le scrutin présidentiel soit indirect, ces sondages montrent que la victoire de la candidate démocrate n’est pas garantie, alors que la campagne va entrer dans sa dernière ligne droite, avec la fin prochaine des primaires, qui avaient débuté début février.
Clinton minimise, puis contre-attaque
Invitée à commenter les résultats, Hillary Clinton a minimisé l’impact de ces enquêtes. « Les sondages si éloignés du jour du scrutin ne veulent rien dire », a-t-elle objecté dimanche, lors de son passage dans l’émission Meet the Press, de la chaîne NBC.
Pourtant, la candidate démocrate a aussitôt réagi, faisant évoluer son discours dès dimanche, pour se démarquer au maximum de celui de Donald Trump, nouveau slogan à l’appui. L’ancienne secrétaire d’Etat a en effet invité le camp démocrate, en premier lieu les supporteurs de son rival Bernie Sanders, à concentrer leurs efforts contre le promoteur milliardaire, fustigeant une candidature qui n’a rien de « normal ».
« Je ne veux pas que les républicains modérés, les démocrates et les indépendants commencent à considérer sa candidature comme normale. Elle ne l’est pas », a-t-elle lancé dimanche.
« Dangers immédiats »
Pour ce faire, elle a mis en avant les déclarations et les propositions de Donald Trump en matière de politique étrangère, qu’elle considère comme iconoclastes. L’homme d’affaires a ainsi proposé notamment de faire exécuter les familles de terroristes, de laisser davantage de pays se doter de l’arme nucléaire et de dialoguer avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, dont il s’est dit admiratif.
« Cela pose des dangers immédiats », a prévenu Hillary Clinton. Pour elle, Donald Trump n’a apporté « aucune preuve » qu’il était en mesure de « Rendre à l’Amérique sa grandeur » (son slogan « Make America Great Again »). « Il semble surtout s’intéresser à ce qui le fera paraître formidable », a-t-elle lancé.
Invitée à résumer le sens de sa campagne, Hillary Clinton a dévoilé un nouveau slogan: « Nous sommes plus forts ensemble » (« We’re stronger together »). »Nous avons besoin d’unifier notre pays », a-t-elle professé, assurant que, bien que créditée d’une majorité d’opinions défavorables, elle était en mesure de rassembler. Elle a ainsi rappelé qu’elle avait su collaborer avec les républicains lorsqu’elle était au Sénat ou au département d’Etat.