Présidentielle ivoirienne du 25 octobre : Qui sont les 10 candidats à la présidentielle ivoirienne ?

Les 10 candidats à l’élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre.

Ténors de la politique ivoirienne ou personnalités issues de la société civile, ils seront neuf candidats à s’opposer à Alassane Ouattara le 25 octobre lors d’une présidentielle où le chef de l’État sortant fait figure de favori. Revue des effectifs.

Dix candidatures à l’élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre ont été validées, mercredi 9 septembre, par le Conseil constitutionnel, dont celle du président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un second mandat de cinq ans. Les Sages ont donc écarté 23 des 33 dossiers présentés auprès de la Commission électorale indépendante (CEI). Mais tous les ténors de l’opposition ivoirienne qui avaient fait acte de candidature ont été retenus. Tour d’horizon des dix prétendants à la magistrature suprême.

   • Le favori

– Alassane Ouattara, 72 ans

© AFP Archives

Grand favori de l’élection présidentielle,Alassane Ouattara espère remporter la mise dès le premier tour. En partie élu, en 2010, sur la promesse de remettre la Côte d’Ivoire sur les rails, le président sortant peut se targuer d’un bon bilan économique. Sur le plan de la réconciliation, le chef de l’État affiche des résultats plus mitigés tant les ressentiments du camp de Laurent Gbagbo demeurent vivaces. La bonne tenue du scrutin sera en soi un bon indicateur sur la capacité du pouvoir à garantir la stabilité.

   • Les challengers

– Pascal Affi N’Guessan, 62 ans

© Zenman, Creative Commons

À 62 ans, Pascal Affi N’Guessan brigue la présidence sous les couleurs du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par Laurent Gbagbo, dont il fut le Premier ministre entre 2000 et 2003. Reste qu’au sein de la formation socialiste, les fervents supporteurs de l’ancien chef de l’État ivoirien, aujourd’hui détenu à La Haye, l’accusent de vouloir satisfaire ses ambitions présidentielles en l’absence du chef historique et, pis encore, d’avoir engagé le dialogue avec l’actuel pouvoir. Sans le soutien franc de la base militante, sa campagne risque d’être difficile.

– Amara Essy, 70 ans

© Issouf Sanogo, AFP

L’annonce de sa candidature en février dernier avait signé son retour sur l’échiquier politique ivoirien. Ancien ministre des Affaires étrangères de Félix Houphouët-Boigny et d’Henri Konan Bédié, Amara Essy ambitionnait de concourir sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Mais la direction de l’ancien parti unique, aujourd’hui associé au Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, en a décidé autrement, refusant de présenter un candidat face au président sortant. C’est donc en indépendant que le diplomate se lance dans la course. Il ne sera pas néanmoins le seul cadre du PDCI dans ce cas…

– Charles Konan Banny, 72 ans

© Sia Kambou, AFP

Également issu des rangs du PDCI, Charles Konan Banny mène sa première et très certainement dernière course à la présidence (son âge ne lui permettra pas de se présenter dans cinq ans). Cet économiste respecté qui dirigea la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest (BCAO) n’est pas un néophyte en politique. Au plus fort de la crise politico-militaire, il fut amené à occuper le poste de Premier ministre (2004-2007). À son accession au pouvoir, Alassane Ouattara l’a nommé président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVV). Fonction pour laquelle il ne se serait pas investi à 100 %, affirment ses détracteurs. « CKB » vise aujourd’hui un fauteuil bien plus grand.

– Kouadio Konan Bertin, 46 ans

© Sia Kambou, AFP

Enfant terrible du PDCI, Kouadio Konan Bertin s’est très vite opposé au ralliement de son parti à la candidature unique d’Alassane Ouattara. Cet impétueux député de Port-Bouët, à Abidjan, fait partie de la nouvelle génération des politiques ivoiriens qui, à l’instar du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro ou du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, se pensent un destin national mais peinent à cacher leur impatience d’atteindre les plus hautes sphères publiques.

– Mamadou Koulibaly, 58 ans

© Sia Kambou, AFP

Candidat du parti Liberté et démocratie pour la République (Lider), qu’il a lancé en 2011, Mamadou Koulibaly aspire à tourner la page des partis qui gouvernent la Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies. À la tête d’une jeune formation politique, l’ancien président de l’Assemblée nationale, économiste de formation, entend mener campagne en électron libre, décochant ses flèches et pour le PDCI-RDR, au pouvoir, et pour le FPI, le principal parti d’opposition dont il assura un temps la présidence par intérim.

   • Les « petits candidats »

 – Siméon Konan Kouadio, 51 ans

Déjà en lice pour la présidentielle de 2010, où il avait récolté 2,27 % des suffrages exprimés au premier tour, Siméon Konan Kouadio rempile en tant qu’indépendant. Administrateur de sociétés, ce quinquagénaire n’est issu d’aucun sérail politique. Une « impartialité » qui, dit-il, fait de lui le candidat de la « réconciliation ».

– Kacou Gnangbo, 53 ans

Il se présente comme le candidat du « changement » et du « renouveau ». Député sans étiquette du sud-est du pays, Kacou Gnangbo se présente comme l’alternative aux « caciques » qui dominent la politique ivoirienne depuis plus de 20 ans. Dépourvu d’une machine électorale, ce fiscaliste de formation ne peut guère espérer jouer les trouble-fêtes.

– Jacqueline-Claire Kouangoua, 44 ans

Également issue de la société civile, Jacqueline-Claire Kouangoua est inconnue du grand public. À la tête d’une imprimerie, cette native de Daola, dans le centre-ouest, se présent comme la candidate de « l’unité et du progrès ».

– Henriette Lagou Adjoua, 56 ans

Ministre de la Famille sous la présidence de Laurent Gbagbo, Henriette Lagou Adjoua a été investie par le Renouveau pour la paix et la concorde (RDC-Paix), le parti qu’elle préside depuis sa création en 2012 et souhaite s’imposer comme l’alternative centriste dans un paysage politique polarisé.