Sénégal : la communauté homosexuelle (lesbienne, gay, bi et transsexuel) compte 12 associations, selon une journaliste belge

Un des responsables qui a osé s'afficher dans la presse belge
Un des responsables de la communauté qui a osé s’afficher dans la presse belge

Au Sénégal, la communauté LGBT (lesbienne, gay, bi et transsexuel) se constitue à mesure que son combat et sa raison d’être s’éclaircissent. Aujourd’hui, elle est constituée de 12 associations, selon la journaliste belge Valentine Van Vyne de la « La Libre » Belgique. Les quelques figures militantes, funambules des temps modernes, portent le combat pour la reconnaissance et l’application de leurs droits.

La plus grande discordance est celle de la visibilité et de facto la reconnaissance publique de l’orientation sexuelle. “Il est important de mettre un visage sur l’homosexualité sénégalaise, celle que la société refuse de voir”, explique Diadji Diouf dont la visibilité contrainte s’est mue en une opportunité de mener le combat aux avant-postes. Oui mais, dans une société qui condamne juridiquement l’acte et socialement l’orientation, les risques de les assumer ouvertement sont considérables. Certains jugent ainsi préférable d’agir à visage couvert. “La vie sexuelle est privée. Tant que tu ne le dis pas, tu vis bien, dans une société tolérante”, disent-ils.

En tout état de cause, les figures du militantisme s’accordent sur ceci : “La place se prend, elle ne se reçoit pas”. Les leaders associatifs, en plus d’offrir aux membres de la communauté un lieu dans lequel “ils peuvent cesser de faire attention”, entendent apporter un discours alternatif à celui, homophobe, qui domine l’espace public et médiatique et ainsi changer le rapport de forces qu’ont imposé les plus radicaux.
Etant donné que le changement des mentalités “ne se fera pas en un jour”, les militants veulent continuer à croire que “ce que l’on fait aujourd’hui, d’autres en bénéficieront demain”. Leur certitude : le changement pointe à l’horizon. “Une société n’est jamais prête au changement, ce n’est pas une raison pour cesser de se battre pour faire bouger les lignes”, sourit Thomas Ayissi. “Personne n’est éternel, d’autres générations plus ouvertes arrivent”.

wabitimrew

(Source: la journaliste belge Valentine Van Vyne)